WASHINGTON, 20 août (Reuters) - Le département d'Etat américain a annoncé mercredi avoir informé Hong Kong de la suspension ou de l'annulation de trois accords bilatéraux, en réponse à l'instauration, à l'initiative de la Chine, d'une nouvelle loi de sécurité nationale considéré trop répressive.

Pékin n'a pas tardé à répliquer, le ministère chinois des affaires étrangères ayant déclaré quelques heures plus tard que l'ancienne colonie britannique suspendrait certaines coopérations judiciaires avec les Etats-Unis.

Donald Trump a ordonné le mois dernier à son administration de mettre fin au traitement préférentiel accordé à Hong Kong afin de punir la Chine pour ce que le président américain a décrit comme des actes d'"oppression" contre l'ancienne colonie britannique.

Dans un communiqué, le département d'Etat américain a fait savoir que les accords concernés couvraient "la remise de délinquants fugitifs, le transfert de personnes condamnées et des exonérations fiscales réciproques sur des revenus provenant de l'exploitation internationale de navires".

Les mesures soulignent "la profonde inquiétude" de Washington à propos de la décision de Pékin d'imposer la loi de sécurité nationale qui a "anéanti les libertés de la population de Hong Kong", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine, Morgan Ortagus.

Pour les autorisés hongkongaises, la décision américaine montre "le manque de respect de l'administration actuelle pour le bilatéralisme et le multilatéralisme, et doit être condamnée par la communauté internationale".

Il s'agit de mesures considérées comme un moyen de "semer le trouble dans la relation entre la Chine et les Etats-Unis, en utilisant Hong Kong comme un pion", a ajouté le gouvernement local. (Daphne Psaledakis, avec Yew Lun Tian à Pékin ; version française Jean Terzian et Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief)