WASHINGTON, 15 septembre (Reuters) - L'administration Biden va différer le paiement d'une aide militaire de 130 millions de dollars à l'Egypte jusqu'à ce que Le Caire prenne des mesures spécifiques concernant les droits de l'homme, a déclaré mardi un porte-parole du département d'Etat américain.

La décision du secrétaire d'Etat Antony Blinken rompt avec la politique de ses prédécesseurs qui consistait à passer outre le contrôle du Congrès sur l'aide militaire à l'Egypte. Dans le passé, une exception a été accordée pour libérer le financement militaire étranger pour le gouvernement d'Abdel Fattah Al-Sis, d'une valeur de 300 millions de dollars pour cette année fiscale, sur la base qu'il était dans l'intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis.

Mais les groupes de défense des droits, qui avaient demandé à l'administration de bloquer la totalité de cette aide de 300 millions de dollars, ont exprimé leur déception face à cette décision, estimant qu'il s'agissait d'une "trahison" de l'engagement des Etats-Unis à promouvoir les droits de l'homme.

"Nous continuons à discuter de nos graves préoccupations concernant les droits de l'homme en Egypte", a déclaré le porte-parole du département d'Etat dans un communiqué.

Antony Blinken "ira de l'avant avec l'utilisation des 130 millions de dollars si le gouvernement égyptien répond de manière favorable à des conditions spécifiques liées aux droits de l'homme", était-il ajouté.

Auparavant, un responsable américain préférant conserver l'anonymat avait déclaré que l'administration approuverait 170 millions de dollars mais mettrait en attente les 130 millions de dollars restants, les rendant disponibles au cours des années fiscales suivantes si l'Egypte améliore son bilan. (Reportage Humeyra Pamuk et Mike Stone; version française Camille Raynaud)