par Arshad Mohammed et Humeyra Pamuk

WASHINGTON, 2 mars (Reuters) - Les Etats-Unis devraient sanctionner cette semaine des Russes impliqués dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny l'an dernier, a-t-on appris lundi de trois personnes au fait du dossier.

Les sources ont refusé de préciser l'identité des individus qui seront ciblés ou les moyens légaux que Washington entend utiliser pour les sanctionner, alors que l'administration de Joe Biden ne veut pas laisser sans suite l'empoisonnement de l'éminent opposant au Kremlin.

Alexeï Navalny s'est senti mal lors d'un vol entre la Sibérie et Moscou en août dernier. Il a été hospitalisé en urgence à Omsk, en Sibérie, dans un état grave avant d'être transféré en Allemagne pour y être soigné.

Berlin a dit alors avoir la certitude qu'Alexeï Navalny avait été empoisonné par un produit de la famille du Novitchok, une substance neurotoxique déjà utilisée contre l'ancien espion russe Sergueï Skripal en Grande-Bretagne en 2018.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès du département d'Etat américain sur de possibles sanctions en lien avec cette affaire.

L'ancien président américain Donald Trump n'a engagé aucune mesure punitive contre la Russie, à laquelle des expertes indépendantes de l'Onu ont reproché lundi d'avoir tenté d'assassiner Alexeï Navalny dans le cadre d'attaques répétées destinées à faire taire l'opposition dans le pays.

De nombreux pays occidentaux estiment qu'Alexeï Navalny a été empoisonné par un agent neurotoxique, mais le Kremlin a nié toute implication, déclarant qu'il s'agissait d'une maladie et que rien ne démontrait un empoisonnement.

Une fois ses soins en Allemagne terminés, Alexeï Navalny, 44 ans, est rentré en janvier dernier en Russie, où il a été arrêté et condamné à plus de deux ans et demi d'emprisonnement pour avoir violé les termes d'une condamnation avec sursis.

Joe Biden a décrit le mois dernier l'emprisonnement d'Alexeï Navalny comme "politiquement motivé" et appelé à la libération de l'opposant. Le locataire de la Maison blanche, entré en fonction le 20 janvier, a promis d'adopter une ligne dure à l'égard de Moscou, assurant que les Etats-Unis ne s'"écraseraient plus" face à la Russie. (version française Jean Terzian)