Genève (awp) - Union Bancaire Privée a connu une année 2018 fructueuse en termes de collecte d'argent, dont le niveau a permis de compenser la mauvaise tenue des marchés financiers. Les frais induits par les acquisitions réalisées récemment ont toutefois pesé sur le résultat du groupe bancaire genevois.

"Dans un contexte marqué par un repli des marchés et un net ralentissement de l'activité transactionnelle des clients, l'UBP a continué d'investir dans le renforcement de son offre et de son organisation", indique Guy de Picciotto, directeur général, cité dans un communiqué publié jeudi.

Au cours de l'exercice écoulé, l'établissement a enregistré des apports nets d'actifs de 7,3 milliards de francs suisses. Sur ce montant, 4,7 milliards sont des entrées nettes d'argent provenant à parts égales de clients privés et institutionnels. Le solde, soit 2,6 milliards, a été rapatrié de la société d'investissement britannique ACPI, acquise en milieu d'année.

En 2017, les afflux d'argent nouveau avaient atteint 2,5 milliards.

La masse sous gestion a grappillé 1,2% à 126,8 milliards. La situation défavorable sur les marchés financiers a passablement freiné la progression de ces avoirs, explique UBP.

Le bénéfice net s'est fixé à 202,4 millions de francs suisses, en recul de 8,2% sur un an, note la banque. Hors éléments exceptionnels liés aux acquisitions, le résultat affiche une progression de 32% à 290,4 millions. Le résultat opérationnel s'est étiolé de 5,0% à 257,5 millions.

Charges alourdies mais "maîtrisées"

Les recettes se sont enrobées de 1,6%, à 1,06 milliard de francs suisses. UBP revendique une marge d'intérêt en hausse de 8,2%. Les revenus issus des courtages se sont avérés moins rémunérateurs (-16%) en raison d'une chute des volumes au second semestre.

La banque genevoise parle de charges "maîtrisées", en hausse de 3,7%. Les dépenses se sont élevées à 698 millions de francs suisses, alourdies principalement par les frais d'intégration d'ACPI et de Banque Carnegie Luxembourg. Pour cette dernière, le processus devrait prendre fin avant le mois de février.

"L'acquisition d'ACPI et de la Banque Carnegie nous permet aujourd'hui d'accélérer notre croissance en Europe, et le recrutement de nouvelles équipes en Asie et au Moyen-Orient traduit notre ambition sur ces marchés prioritaires pour notre banque", souligne M. de Picciotto.

Les salaires de nouvelles recrues et les investissement dans l'informatique ont également pesé sur la rentabilité d'UBP. Au 31 décembre, UBP employait 1781 personnes, soit 84 de plus qu'à fin 2017.

Le ratio coût/revenu a été péjoré de 1,4 point de pourcentage à 65,8%.

A fin décembre, le ratio de fonds propres durs était de 26,6%, contre 27,5% douze mois auparavant. Cet indicateur reste largement supérieur au minimum exigé par les directives de Bâle III et le gendarme financier Finma, assure la banque genevoise.

Le communiqué ne fournit aucune prévision chiffrée pour l'exercice en cours.

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