À Paris, le CAC 40 a perdu 0,33% à 5.476,17 points. Le Footsie britannique a cédé 0,42% et le Dax allemand a reculé de 0,64%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,59%, le FTSEurofirst 300 0,52% et le Stoxx 600 0,56%.

Après une semaine faste pour les Bourses des deux côtés de l'Atlantique, les tensions commerciales réduisent de nouveau l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués. La Chine est disposée à aplanir ses divergences commerciales avec les Etats-Unis mais elle déplore les "méthodes de voyou" employées par Washington, énonce un "livre blanc" dont le contenu est relayé lundi par l'agence Chine nouvelle.

Les opérateurs de marché gardent aussi un oeil sur le Brexit, avec des négociations dans l'impasse, et sur l'Italie, qui doit présenter jeudi les grandes lignes de son projet de budget pour 2019.

Mais l'événement du jour est venu de la BCE, son président ayant évoqué devant le Parlement européen "un redressement relativement vigoureux de l'inflation sous-jacente" en zone euro et s'étant déclaré confiant dans la poursuite de la croissance des salaires, des propos qui ont eu pour effet de faire monter l'euro et les rendements obligataires de référence de la zone euro.

"Vigoureux est le mot clé", a commenté Martin van Vliet, stratégiste de taux chez ING. "La réaction des marchés est significative et je me demande pourquoi il (Mario Draghi) a décidé d'employer un ton aussi peu accommodant".

CHANGES

La monnaie unique a repassé brièvement le seuil de 1,18 dollar après les déclarations du président de la BCE pour atteindre son plus haut niveau depuis le 14 juin.

Le dollar, lui, recule légèrement face à un panier de devises de référence dans l'attente des annonces que fera mercredi la Réserve fédérale à l'issue de sa réunion de politique monétaire.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, taux de référence de la zone euro, est repassé au-dessus de 0,5%, au plus haut depuis juin.

Les rendements italiens sont orientés en nette hausse avant la présentation, attendue pour jeudi, des prévisions budgétaires du gouvernement italien pour 2019, et une adjudication prévue le même jour.

Les rendement des BTP à dix ans et deux ans ont pris 10 points de base, à respectivement 0,88% et 2,94%.

Le taux des Treasuries à 10 ans se maintient pour sa part à plus de 3,05% à deux jours du communiqué de la Fed.

VALEURS

Contre la tendance en Europe, Sky (+8,61%) a signé la plus forte hausse du Stoxx 600 après la victoire de Comcast sur Fox lors de l'enchère inédite pour l'acquisition de l'opérateur britannique de télévision payante.

A Paris, Casino (-0,06%) a terminé sans grand changement une séance agitée et en dents de scie après avoir déclaré avoir été contacté en vue d'un rapprochement par son concurrent Carrefour (-0,81%), ce que ce dernier a démenti.

Le secteur pétrolier (+1,12%) signe la deuxième plus forte hausse sectorielle en Europe, derrière les médias (+1,35%), à la faveur de la nette progression des cours du pétrole. TechnipFMC (+1,71%) a réalisé la meilleure performance du CAC 40.

A la baisse, l'indice automobile a cédé 1,52% avec le retour des frictions commerciales. A Paris, la plus forte baisse du CAC 40 est pour Valeo (-2,32%).

PETROLE

Les cours du brut prennent plus de 2%, le baril de Brent repassant au-dessus de 80 dollars, portés par la perspective d'une réduction de l'offre avant la mise en oeuvre des sanctions américaines contre l'Iran. L'Opep et la Russie, son principal pays allié en dehors du cartel, ont exclu dimanche toute augmentation supplémentaire de la production dans l'immédiat.

Selon plusieurs négociants, les prix du pétrole pourraient atteindre 100 dollars (85 euros) le baril d'ici 2019 avec l'entrée en vigueur de sanctions américaines contre le régime de Téhéran.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent en baisse. Le Nasdaq ne cède toutefois plus que 0,3% après avoir perdu jusqu'à plus de 0,8% en début de séance sur des ajustements de portefeuille liés à l'entrée en vigueur de la refonte des indices sectoriels du S&P-500.

Alphabet, Facebook, Twitter, Netflix et d'autres géants d'internet intègrent en effet un nouvel ensemble de valeurs de la communication et des médias.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Patrick Vignal