À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 1,05% (56,3 points) à 5.316,01 points, sa plus mauvaise clôture depuis le 17 avril. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,93% et à Francfort, le Dax a reculé de 1,44%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 1,05%, le FTSEurofirst 300 0,91% et le Stoxx 600 0,9%.

Exception à la baisse générale, la Bourse d'Athènes a pris 0,91% alors que les ministres des Finances réunis à Bruxelles débattaient des conditions de la sortie de la Grèce du plan d'aide de 2015, censée permettre son retour sur les marchés de capitaux internationaux.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,47% et le Nasdaq Composite 0,26%.

Les marchés américains sont pénalisés entre autres par la baisse de 0,24% d'Amazon après une décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui pourrait remettre en cause le non-paiement par les distributeurs en ligne de la TVA des Etats de l'Union dans lesquels ils n'ont aucune présence physique.

Intel cède de son côté 1,74% en réaction à la démission de son directeur général, Brian Krzanich, contraint au départ après une liaison au sein du groupe.

Le recul de ces deux poids lourds des "techs" américaines a pesé sur le secteur en Europe: l'indice Stoxx des hautes technologies a fini la journée en baisse de 1,26%.

La plus mauvaise performance du jour est cependant à mettre au compte du compartiment automobile, dont l'indice a chuté de 3,24%, sa plus forte baisse sur une séance depuis près de deux ans, au lendemain de l'avertissement sur résultats de Daimler, que le groupe allemand a justifié par l'impact des relèvements de droits de douane annoncés récemment.

BMW et Volkswagen ont abandonné respectivement 2,94% et 3,11%; à Milan, Fiat Chrysler a cédé 4,17% et à Paris, PSA a abandonné 2,81%.

L'avertissement de Daimler constitue l'une des premières retombées sur les bénéfices des sociétés cotées des tensions commerciales internationales, un thème toujours bien présent dans l'esprit des investisseurs.

LA BANQUE D'ANGLETERRE FAIT MONTER LA LIVRE STERLING

"Il y a deux mois, le constructeur automobile affichait une hausse de 3% de son chiffre d'affaires au premier trimestre et des ventes record", rappelle David Madden, analyste de CMC Markets UK.

"Le conflit entre les Etats-Unis et la Chine n'est pas près d'être résolu et les traders craignent de voir le président Trump mettre désormais la pression sur l'Union européenne."

Autre explication à la baisse des marchés européens: l'annonce de la nomination de deux eurosceptiques à la tête des commission des Finances de la Chambre des députés et du Sénat en Italie, qui a ravivé les craintes de remise en cause de l'euro par la troisième économie du bloc.

La Bourse de Milan a chuté de 2,02% et l'indice local des banques de 2,41% tandis que les rendements des emprunts d'Etat italiens remontaient fortement, à plus de 2,75% pour les titres à dix ans, un bond de près de 20 points de base sur la journée.

La nouvelle a un temps pesé sur l'euro, brièvement repassé sous 1,1510 dollar. Mais la monnaie unique a ensuite bénéficié de la baisse du dollar en réaction au chiffre bien plus mauvais qu'attendu de l'indice "Philly Fed" d'activité dans le nord-est des Etats-Unis, tombé à 19,9, son plus bas niveau depuis novembre 2016, contre 34,4 le mois dernier.

Le dollar, qui avait inscrit en début de journée un plus haut de 11 mois face à un panier de devises de référence, recule désormais de 0,19%. Un accès de faiblesse qui permet à l'euro de remonter au-dessus de 1,16 dollar.

La livre sterling, de son côté, a gagné du terrain après le communiqué de la Banque d'Angleterre, dont le Comité de politique monétaire (MPC) compte désormais trois partisans d'un relèvement immédiat du taux directeur, un de plus que lors de la réunion précédente, ce qui a renforcé les anticipations de resserrement en août.

Dernier fait marquant du jour: la baisse marqué du prix du pétrole à la veille de la réunion de Vienne, au cours de laquelle les Etats membres de l'Opep et plusieurs autres grands producteurs, dont la Russie, pourraient décider d'une hausse de la production.

Le cours du baril de Brent cède 1,49% à 73,63 dollars, celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,14% à 65,62 dollars.

Aux valeurs, on notera le bond de 5,26% d'EDF, plus forte hausse du Stoxx 600 et meilleure performance du titre depuis mai 2016. Le titre du groupe public a profité d'un regain de spéculation sur une éventuelle scission de ses activités.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand