PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues dans le vert lundi, le regain d'appétit pour le risque observé en fin de semaine dernière se confirmant même si la hausse ininterrompue des prix du pétrole risque de raviver les craintes inflationnistes.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,82% pour le CAC 40 à Paris, de 1,19% pour le Dax à Francfort, de 1,04% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,93% pour l'EuroStoxx 50.

Les actions européennes pourraient notamment profiter des résultats des élections fédérales allemandes de dimanche, remportées d'une courte tête par le Parti social-démocrate (SPD), un scrutin jugé globalement rassurant pour les marchés même si les tractations sur la formation d'une coalition peuvent prendre plusieurs mois.

"Les élections allemandes ne débouchent pas sur un tournant marqué à gauche de la politique économique", expliquent ainsi dans une note les économistes de Société générale, estimant qu'"une coalition emmenée par le SPD et les Verts semble désormais probable, mais avec des négociations difficiles à venir".

Les marchés boursiers devraient aussi profiter de l'accalmie en cours sur le dossier du géant immobilier chinois Evergrande: même si le sort du groupe est très loin d'être réglé et si ses créanciers restent dans le flou, les autorités de Pékin s'efforcent toujours de rassurer, principalement via des injections de liquidités dans le système financier.

La semaine pourrait aussi être marquée par l'adoption du plan de 1.000 milliards de dollars (853 milliards d'euros) de l'administration Biden par la Chambre des représentants à Washington.

LES VALEURS A SUIVRE :

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé vendredi, le S&P 500 inscrivant une légère hausse, Facebook ayant compensé la baisse de Nike.

L'indice Dow Jones a gagné 0,1%, ou 33,18 points, à 34 798, le Standard & Poor's 500 a pris 6,5 points, soit 0,15%, à 4.455,48 et le Nasdaq Composite a reculé de 4,55 points (-0,03%) à 15.047,70.

Nike (-6,3%) a pesé sur le Dow Jones et le S&P 500 après que le groupe américain a averti d'un risque de pénuries pendant la période cruciale des fêtes de fin d'année, citant des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement. Facebook (+2,02%) et Tesla (+2,75%) ont été en revanche stimulé le S&P 500.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a progressé de 0,6% et le S&P 500 de 0,5% tandis que le Nasdaq restait pratiquement inchangé.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée pratiquement inchangé (-0,03%), la prudence ayant limité les variations après un début de séance en hausse grâce aux valeurs cycliques, tirées par les espoirs d'assouplissement des restrictions sanitaires. Le Topix, plus large, a cédé 0,14%.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai recule de 0,5%, les investisseurs craignant de voir la pénurie d'électricité dans le pays peser sur la croissance économique.

L'indice CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale progresse cependant de 0,94%, soutenu par les valeurs liées à la consommation avant la semaine chômée de la fête nationale, qui débutera vendredi.

CHANGES/TAUX

Le regain d'appétit pour le risque fait reculer le dollar (-0,05%) comme le yen (-0,05%), qui pâtit aussi de la remontée des rendements obligataires américains.

Le rendement des bons du Trésor à dix ans reste en effet proche de son plus haut niveau depuis près de trois mois, atteint vendredi à 1,466%. En Europe, le dix ans allemand recule légèrement dans les tout premiers échanges à -0,235%.

L'euro reprend quelques fractions à 1,1717 dollar, sans montrer de réaction marquée aux résultats des élections allemandes.

Le bitcoin rebondit de 2,38% à 44231,71 dollars, amplifiant le mouvement entamé dimanche après le recul marqué lié à la décision chinoise d'interdire toutes les transactions en cryptomonnaies.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse pour la cinquième séance d'affilée et le Brent se rapproche des 80 dollars, le marché restant dominé par les tensions sur l'offre.

La hausse des prix du gaz naturel favorise aussi la progression de ceux du pétrole.

Le Brent gagne 1,42% à 79,20 dollars le baril après un plus haut de près de trois ans à 79,52 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,49% à 75,08 dollars.

Les analystes de Goldman Sachs ont relevé leur prévision de prix du Brent en fin d'année de 80 à 90 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand