Les principales Bourses européennes ont terminé vendredi en repli une séance longtemps indécise, les craintes pour l'économie l'emportant sur l'effet positif de quelques résultats trimestriels d'entreprises supérieurs aux attentes.

À Paris, le CAC 40 a perdu 1,43% à 4.783,69 points. Le Footsie britannique a cédé 1,09% et le Dax allemand a reculé de 0,54%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,06%, le FTSEurofirst 300 0,71% et le Stoxx 600 0,89%.

L'essoufflement des actions est net lorsqu'on regarde les replis des indices sur la semaine (-3,49% pour le CAC et -2,98% pour le Stoxx 600) et sur l'ensemble du mois de juillet (-3,01% pour le CAC et -4% pour le Stoxx).

Le recul de vendredi est cependant moins marqué que celui de la veille, lorsque les Bourses européennes avaient dévissé sous les effets conjugués de résultats trimestriels décevants et d'indicateurs inquiétants.

Quelques bons résultats n'ont cependant pas suffi à éclipser vendredi de nouvelles annonces de contractions historiques dans les économies développées au deuxième trimestre.

Les Etats-Unis sont particulièrement touchés avec un repli de plus de 30% du produit intérieur brut en rythme annualisé au T2 annoncé jeudi mais la zone euro et la France sont également durement frappées avec des contractions sans précédent dévoilées vendredi, de plus de 12% et près de 14% respectivement.

VALEURS EN EUROPE

A Paris, la plus forte hausse du CAC 40 est pour Engie, qui a gagné 4,01% après l'annonce d'une revue stratégique d'une partie de ses activités de services.

BNP Paribas a pris la tête de l'indice parisien en début de séance avoir dégagé au deuxième trimestre des résultats supérieurs aux attentes grâce à ses activités de marché et à des provisions pour mauvaises créances inférieures aux anticipations. L'action a effacé ses gains au fil de la séance pour clôturer sur un recul de 0,77%.

La lanterne rouge du CAC est pour Renault, qui a continué de souffrir avec un repli de 7,86% après avoir fait état jeudi d'une perte nette record de plus de 7 milliards d'euros au premier semestre.

La plus forte baisse du SBF 120 est pour Lagardère qui a plongé de 9,51%, le groupe de médias, d'édition et de distribution spécialisée ayant fait état de résultats semestriels plombés par la crise sanitaire.

Contre la tendance, l'indice Stoxx de le technologie a pris 0,72%, porté par des résultats meilleurs que prévu des géants américains du secteur et par un bond de 12,54% pour Nokia après l'annonce d'une hausse surprise de son bénéfice au deuxième trimestre.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones et le S&P-500 se sont retournés à la baisse, les inquiétudes sur l'évolution de la situation sanitaire aux Etats-Unis et le blocage des négociations au Congrès sur un plan de relance de 1.000 milliards de dollars l'emportant sur l'enthousiasme provoqué par les bons résultats publiés la veille par trois titans de la technologie.

Le Nasdaq parvient à se maintenir dans le vert grâce à des bonds de 7,08% pour Apple, de 4,90% pour Amazon et de 8,41% pour Facebook

CHANGES

La contraction record de l'économie américaine au T2, l'augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière, l'impasse au Congrès sur le plan de relance et la flambée épidémique aux Etats-Unis ont beaucoup pesé sur le dollar, qui se stabilise aux environs d'un creux de plus de deux ans face à un panier de référence mais ne s'en dirige pas moins vers sa pire performance mensuelle depuis 10 ans.

L'euro, qui a profité des déboires du dollar et de la solidarité européenne face à la crise, recule légèrement, autour de 1,1832 dollar, après avoir brièvement franchi en début de séance la barre de 1,19 pour la première fois depuis mai 2018.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est stable autour de 0,54%. Celui du dix ans allemand a progressé pour sa part d'un point de base à -0,53%.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le brut évoluent en ordre dispersé après avoir atteint des creux de trois semaines lors de la séance précédente en réaction à la contraction historique du PIB américain.

Le baril de Brent de mer du Nord prend 0,4% à 43,12 dollars après être tombé à 41,38 dollars la veille. Celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne pour sa part 0,1% à 39,89 dollars après avoir reculé jeudi sous 39 dollars pour la première fois depuis le 10 juillet.

A SUIVRE LUNDI

La première séance de la semaine prochaine sera marquée par les résultats des enquêtes PMI mensuelles sur l'activité manufacturière en Chine, en Europe et aux Etats-Unis ainsi que par une nouvelle salve de résultats trimestriels d'entreprises dont ceux, à Paris, de Société Générale.

(édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Patrick Vignal