À Paris, le CAC 40 a fini la séance sur une progression de 0,75% (40,36 points) à 5.427,19 points, sa meilleure clôture depuis le 8 novembre. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,63% et à Francfort, le Dax a pris 0,46%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,51%, le FTSEurofirst 300 de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,66%. Ce dernier est lui aussi au plus haut depuis plus d'un mois.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait également dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,53% et le Nasdaq Composite 0,1%, tandis que le Standard & Poor's 500 prenait 0,29% après avoir inscrit un record à 2.668,63 points.

La Bourse new-yorkaise profite entre autres de la forte hausse de Boeing (+2,4%) - le marché saluant l'annonce d'un relèvement du dividende et d'un nouveau plan de rachats d'actions - mais aussi de la progression continue des valeurs bancaires, dont l'indice S&P s'adjuge 0,81%, à la veille des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale.

LE PPI AMÉRICAIN SUPÉRIEUR AUX ATTENTES

Le Federal Open Market Committee (FOMC) devrait annoncer mercredi une nouvelle hausse d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds", la troisième de l'année, mais le marché attend surtout d'en savoir plus sur les perspectives 2018, notamment pour ce qui concerne l'impact de la réforme fiscale en préparation et l'évolution de l'inflation, donc sur le nombre de hausses de taux à attendre l'an prochain.

"La hausse d'un quart de point (mercredi), largement anticipée, a fait l'objet d'une intense communication et est entièrement escomptée par les marchés depuis un certain temps. Nous pensons que le risque pour les marchés réside principalement dans son manque de confiance dans la capacité du FOMC à relever les taux en 2018", écrit ainsi Charles St-Arnaud, stratège senior de Lombard Odier Investment Managers.

En attendant, les chiffres mensuels des prix à la production aux Etats-Unis publiés ce mardi sont jugés encourageants pour la remontée des taux: l'indice PPI a atteint 3,1% en rythme annuel en novembre, au plus haut niveau depuis janvier 2012, contre 2,8% en octobre.

Ce chiffre favorise l'appréciation du dollar qui prend 0,34% face à un panier de devises de référence, contre lequel il a atteint son plus haut niveau depuis le 14 novembre. L'euro, lui, recule sous 1,1730 dollar; à la hausse du dollar s'ajoute la déception de l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, en baisse plus marquée qu'attendu.

Les rendements des Treasuries sont eux aussi orientés à la hausse, profitant à la fois des chiffres des prix à la production et de l'imminence d'une adjudication de 12 milliards de dollars d'obligations à 30 ans, qui incite certains institutionnels à faire de la place dans leurs portefeuilles.

GEMALTO BONDIT, ATOS MONTE, UNIBAIL-RODAMCO RECULE

La livre sterling, pour sa part, a cédé en deuxième partie de journée les gains engrangés en réaction aux chiffres de l'inflation britannique, la hausse des prix au Royaume-Uni ayant dépassé les attentes pour atteindre, à 3,1% sur un an le mois dernier, son plus haut niveau depuis près de six ans.

Pour nombre d'observateurs, cette accélération de l'inflation, liée avant tout à la dépréciation de la livre depuis le vote du Brexit, ne devrait pas suffire à inciter la Banque d'Angleterre à accélérer la hausse de son taux directeur.

Les statistiques britanniques ont néanmoins fait monter les rendements des emprunts d'Etat britanniques, qui ont entraîné dans leur sillage ceux de la zone euro: celui du Bund allemand à dix ans a repassé 0,31%.

Côté actions en Europe, l'une des meilleures performances sectorielles revient au compartiment du pétrole et du gaz (+1,56%) après la remontée du cours du Brent à plus de 65 dollars pour la première fois depuis la mi-2015, à la faveur de la fermeture du plus gros oléoduc britannique de mer du Nord suite à la découverte de fissures. Le Brent est toutefois revenu sous les 64 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède lui aussi du terrain, sous 57,50 dollars.

Autre secteur européen entouré: celui des hautes technologies (+1,66%), dopé par le bond de 34,57% du spécialiste des cartes à puce Gemalto après l'offre d'achat non sollicité d'Atos (+7,14%), bien accueillie par le marché.

A la baisse, le spécialiste de l'exploitation de centres commerciaux Unibail-Rodamco a cédé 4,06% après l'annonce du rachat de l'australien Westfield pour 15,7 milliards de dollars américains (13,32 milliards d'euros), un prix jugé élevé par certains analystes.

(Edité par Juliette Rouillon)

par Marc Angrand