Les contrats sur les principaux indices américains préfigurent une ouverture en progression de 0,3% environ pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de 0,4% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,44% à 5.412,17 points vers 11h30 GMT tandis qu'à Francfort, le Dax prend 0,42% et qu'à Londres, le FTSE 100 avance de 0,76%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,58%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,47% et le Stoxx 600 de 0,56%.

Ce dernier affiche à ce stade un rebond de 1,8% depuis le début de la semaine après avoir reculé de 5,4% au total sur les trois semaines précédentes. Le CAC s'achemine quant à lui vers un gain de plus de 2% sur la semaine.

Jerome Powell doit prononcer à 14h00 GMT le discours le plus attendu du symposium économique de Jackson Hole, dans l'Etat américain du Wyoming, rendez-vous traditionnel de la fin de l'été pour les dirigeants de banques centrales et les spécialistes des politiques monétaires.

Les marchés attendent de lui des précisions au sujet de l'évolution des taux d'intérêt au cours des prochains mois après la réduction d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds" décidée le 31 juillet.

Si les contrats à terme suggèrent pour l'instant que les investisseurs anticipent une baisse de taux à l'issue de chacune des trois dernières réunions de politique monétaire de l'année, les déclarations de certains responsables de la Fed ces derniers jours suggèrent que ce scénario est loin d'être acquis.

L'exercice est donc délicat pour le président de la Fed avec en toile de fond des indicateurs économiques parfois contradictoires (l'industrie ralentit mais l'emploi reste solide) et les pressions politiques du président américain, Donald Trump, qui ne manque pas une occasion de réclamer une baisse plus rapide des taux.

"Que peut dire Jay Powell ce soir pour faire monter les obligations qui n'aient pas déjà été anticipé par le marché ?", s'interroge Valérie Gastaldy, stratège de Day by Day, ajoutant qu'"il est difficile de plaire à la fois à Trump et au marché".

VALEURS EN EUROPE

Le mouvement général de hausse des actions profite à la quasi-totalité des grands secteurs de la cote, celui du pétrole et du gaz faisant seul exception avec un repli de 0,21% en réaction à la baisse des prix du baril.

Le compartiment du transport et du tourisme prend 1,3%, celui des hautes technologies 0,84%.

La séance est par ailleurs animée par l'actualité des fusions-acquisitions: à Francfort, le distributeur de métaux Kloeckner & Co gagne 7,54% après les informations du quotidien Handelsblatt selon lesquelles Thyssenkrupp (+0,67%) négocie son rachat.

A Londres, Entertainment One s'adjuge 35,54% après l'annonce de son rachat par le groupe américain de jouets Hasbro pour environ quatre milliards de dollars. Certains analystes n'excluent pas une ou plusieurs contre-offres.

TAUX

Le rendements des emprunts d'Etat allemand à dix ans, référence pour la zone euro, se stabilise autour de -0,64% après être monté en début de séance à 0,603%, son plus haut niveau depuis dix jours.

Son équivalent américain, lui, reste orienté à la hausse et prend près de trois points de base à 1,6386%.

"Il n'y pas eu de nouvelles fracassantes cette semaine mais des nouvelles progressivement moins favorables aux obligations: les minutes du FOMC, les PMI de la zone euro et les déclarations de responsables de la Fed ces derniers jours, qui donnent l'impression que la baisse de taux de juillet était une baise de précaution", explique John Davies, stratège taux G10 de Standard Chartered Bank.

"Cela a conduit le marché à cesser de spéculer sur une baisse de taux de 25 ou 50 points de base en septembre pour discuter d'une baisse de 25 points puis de l'opportunité même d'une baisse, ce qui a donc injecté de l'incertitude sur les marchés."

CHANGES Le dollar est bien orienté, profitant des réticences à poursuivre la baisse des taux d'intérêt exprimées jeudi par plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de monnaies de référence, progresse de 0,26%, sa meilleure performance sur une séance depuis dix jours.

L'euro abandonne 0,17% à 1,1059.

La livre sterling subit des prises de bénéfice au lendemain de sa meilleure séance depuis mai face au dollar et mars face à l'euro: certains investisseurs s'interrogent sur la réalité des progrès sur le Brexit affichés par Boris Johnson, le Premier ministre britannique, après ses rencontres avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en légère baisse dans un marché calme, les investisseurs hésitant à prendre de nouvelles positions à quelques heures du discours de Jerome Powell.

Le Brent abandonne % à dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) % à dollars.

L'un comme l'autre affichent pour l'instant une performance hebdomadaire positive.

(Avec Dhara Ranasinghe à Londres, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Marc Angrand