À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 1,43% (64,53 points) à 4.569,79 points après avoir repassé en séance la barre des 4.600 points pour la première fois depuis le 11 mars. A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,91% et à Francfort, le Dax a pris 1,27%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une hausse de 1,73%, le FTSEurofirst 300 de 1,49% et le Stoxx 600 de 1,68%.

Si les marchés actions restent soumis à la volatilité des cours du pétrole, la perspective de plus en plus nette d'une levée, même progressive et partielle, des mesures de confinement dans certains pays rassure les investisseurs, qui trouvent un motif de soulagement supplémentaire dans des résultats de sociétés moins dégradés qu'attendu.

"Les entreprises bénéficient du même traitement que les indicateurs économiques: les anticipations sont tellement basses qu'elles sont certaines de gagner", résume Craig Erlam, analyste senior d'OANDA Europe. "Cette semaine avait le potentiel pour se transformer en gigantesque peau de banane pour les marchés actions mais malgré tout, les investisseurs ne donnent pas l'impression d'avoir peur."

Cette semaine est en effet l'une des plus chargées du trimestre pour les publications de résultats et les jours à venir seront en plus animés par les annonces de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que par les premiers chiffres du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis et dans la zone euro.

VALEURS

En Europe, les espoirs placés dans une reprise progressive de l'activité économique ont bénéficié en premier lieu aux valeurs financières: l'indice Stoxx des banques a pris 4,86%, celui de l'assurance 4,57%.

Parmi les résultats les plus appréciés du jour, ceux de Capgemini ont permis au groupe informatique de bondir de 7,87%, la meilleure performance du CAC 40 devant BNP Paribas (+6,51%) et Safran (+6,44%).

La banque suisse UBS a quant à elle pris 7,05% après avoir publié un bénéfice net trimestriel en hausse de 40%, grâce entre autres aux performances de ses activités de gestion de fortune.

A la baisse, Wirecard (-26,12%) a été lourdement sanctionné après la publication d'un audit de KPMG concluant que le spécialiste allemand des paiements n'avait pas fourni assez d'informations face aux allégations d'irrégularités comptables du Financial Times.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street, bien orientée en début de séance, était hésitante, le Dow Jones affichant une hausse de 0,05% alors que le Standard & Poor's 500 perdait 0,17% et le Nasdaq Composite 0,58%.

Si 3M (+2,69%) voyait ses résultats salués, ceux de Merck & Co (-2,98%) lui valaient la lanterne rouge du Dow.

LES INDICATEURS DU JOUR

En France, la confiance des ménages a enregistré en avril une baisse sans précédent sur fond d'inquiétudes sur l'évolution du contexte économique global, leur situation financière personnelle et le chômage. L'indicateur de confiance de l'Insee a chuté de huit points pour s'établir à 95.

La situation est comparable aux Etats-Unis: l'indice de confiance du consommateur du Conference Board est tombé à 86,9 après 118,8 en mars.

CHANGES

Le dollar poursuit la baisse entamée lundi face à un panier de devises de référence (-0,22%), un mouvement lié au regain d'appétit pour le risque des investisseurs et aux ajustements de portefeuille à l'approche de la fin du mois.

L'euro en profite pour remonter tout près de 1,0840.

Par ailleurs, la couronne suédoise a profité, face au dollar comme à l'euro, de la décision de la Riksbank, la banque centrale de Suède, de laisser son taux directeur inchangé à zéro alors que certains analystes redoutaient une baisse ou un discours ouvrant la voie à un prochain assouplissement monétaire.

TAUX

Les rendements obligataires de référence reculent de deux à trois points de base, à -0,468% pour le Bund allemand à dix ans et 0,6145% pour les Treasuries de même maturité.

Parallèlement, les rendements italiens ont poursuivi leur décrue, à 1,735% pour les BTP à dix ans.

PÉTROLE

La volatilité reste forte sur le marché à terme du pétrole, tiraillé entre des facteurs techniques, les craintes liées à la quasi-saturation des capacités de stockage aux Etats-Unis et les espoirs de reprise de la demande avec la levée progressive des mesures de confinement dans plusieurs pays consommateurs.

Au moment de la clôture européenne, le Brent avait effacé quasiment l'intégralité de ses gains (+0,30%) à 20,05 dollars le baril après avoir pris jusqu'à plus de 5% et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cédait 6,96% à 11,89 dollars après avoir oscillé entre 10,07 et 13,69.

A SUIVRE MERCREDI:

La séance de mercredi sera animée par une nouvelle série de résultats en Europe et aux Etats-Unis, par la première estimation du PIB américain pour le premier trimestre puis par les annonces de la Fed à partir de 18h00 GMT.

(Marc Angrand)