Les investisseurs veulent croire que les efforts de la Chine pour contenir le coronavirus paieront mais les craintes d'un impact de la propagation de l'épidémie sur la croissance mondiale n'ont pas disparu.

"Il semble que le marché souhaite faire une pause, rassuré en partie par les annonces de stimulus budgétaire et monétaire massif de la part de la Chine", notent les analystes de Saxo Banque. "Néanmoins, les prochains jours et même les prochaines semaines devraient encore rester marqués par l'évolution de la perception du risque sanitaire."

À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,98% à 5.889,75 points vers 08h30 GMT. À Francfort, le Dax gagner 0,99% et à Londres, le FTSE avance de 1,21%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 1,01%, le FTSEurofirst 300 de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,91%.

Un patient ayant contracté le coronavirus 2019-nCoV est décédé à Hong Kong, a-t-on appris mardi de source médicale. Il s'agit du deuxième cas mortel en dehors de la Chine continentale, où le virus, qualifié d'urgence de santé publique de portée internationale par l'Organisation mondiale de la santé, a fait 425 morts et contaminé plus de 20.000 personnes, selon un dernier bilan.

VALEURS

Tous les indices sectoriels européens sont orientés à la hausse dans les premiers échanges, à commencer par ceux des ressources de base (+2,59%) et de l'énergie (+1,61%), très exposés à la Chine, qui prend.

Les plus fortes hausse du CAC 40 sont pour TechnipFMC (+3,72%) et ArcelorMittal (+2,18%).

Worldline prend 0,47% au lendemain de son rachat d'Ingenico, porté par un relèvement par Société Générale de son conseil sur le titre.

Contre la tendance, l'action Orange cède 0,47%, au plus bas depuis juin 2016, après un abaissement de recommandation par Berenberg, qui n'est plus à l'achat sur le titre.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini en hausse, portée par le rebond des marchés chinois.L'indice Nikkei a gagné 0,49% à 23.084,59 points et le Topix, plus large, a pris 0,69% à 1.684,24 points.

La Bourse de Shanghai a progressé pour sa part de 1,3% après avoir cédé lundi 7,72%, sa plus forte baisse depuis 2015, pour sa première séance après les longs congés du nouvel an lunaire en Chine.

La banque centrale chinoise avait pourtant injecté pendant le week-end 1.200 milliards de yuans (154 milliards d'euros) de liquidités sur les marchés et réduit le taux de ses prises en pension inversées dans le but de rassurer les investisseurs.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini lundi en hausse modérée après la publication d'un indicateur rassurant sur l'économie américaine qui a relégué au moins temporairement au second plan l'inquiétude liée à l'épidémie de coronavirus.

L'indice Dow Jones a gagné 143,78 points à 28.399,81 points.

Le S&P-500, plus large, a pris 23,4 points, soit 0,73%, à 3.248,92 points.

Le Nasdaq Composite a quant à lui progressé de 122,47 points (1,34%) à 9.273,40 points.

L'indice ISM manufacturier a traduit un retour inattendu à la croissance de l'activité en janvier en remontant à 50,9, son plus haut niveau depuis juillet, après 47,8 en décembre. Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un chiffre de 48,5 seulement.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs risqués se traduit par une baisse du yen et du franc suisse, deux devises refuges, face au dollar.

Le yuan chinois regagne pour sa part un peu de terrain après avoir touché lundi un creux d'un mois face au dollar.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, progesse légèrement et l'euro perd quelques fractions, autour de 1,1056.

La livre sterling remonte un peu après avoir cédé lundi plus de 1%, les premières déclarations "post-Brexit" de Londres sur les négociations commerciales avec l'Union européenne faisant craindre des tensions.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend quatre points de base pour remonter vers 1,6% dans les échanges en Asie, porté par le retour de l'appétit pour le risque ainsi que par la bonne surprise de l'ISM manufacturier.

Dans les premières transactions en Europe, le Bund allemand à 10 ans

PÉTROLE

Les cours du brut suivent la tendance générale en repartant à la hausse après avoir chuté lundi à des creux de plus d'un an face au risque de baisse marquée de la demande chinoise, qui pourrait conduire l'Opep et ses alliés à réduire leur production.

Le Brent prend 0,2% à 54,61 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,4% à 50,11 dollars.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Patrick Vignal