À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,21% (11,47 points) à 5.391,64 points, sa meilleure clôture depuis le 1er février, et à Londres, le FTSE 100 a gagné 0,16%, mais à Francfort, le Dax a reculé de 0,19%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,12% alors que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 finissaient pratiquement inchangés.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en repli, le Dow Jones cédant 0,32% et le Nasdaq Composite 0,79%.

Le marché américain est pénalisé avant tout par la baisse de 2,34% d'Apple après une note d'analyste évoquant un risque de déception sur les ventes d'iPhone; parallèlement, les valeurs du secteur des semi-conducteurs cèdent du terrain après des prévisions plus prudentes du groupe taïwanais TSMC.

En Europe, l'indice Stoxx des hautes technologies abandonne 1,2% sur la journée et à Paris, STMicroelectronics (-3,28%) accuse la plus forte baisse du CAC 40.

La plus forte baisse sectorielle revient au compartiment des produits de consommation courante (-1,85%), plombé d'une part par la chute de 5,43% de British American Tobacco après les résultats inférieurs aux attentes de l'américain Philip Morris International (-16,83%), d'autre part par le repli de 2,17% d'Unilever, dont les trimestriels suscitent des interrogations sur sa capacité à relever ses prix.

D'autres groupes européens qui ont publié leurs résultats trimestriels ce jeudi ont été mieux accueillis, à commencer par Publicis, qui a gagné 7,37% - la meilleure performance du Stoxx 600 et sa plus forte progression sur une séance depuis 2008 - après une croissance organique de 1,6% au premier trimestre alors que le marché l'attendait à 0,9%.

PUBLICIS EN VEDETTE APRÈS UN TRIMESTRE MEILLEUR QU'ATTENDU

Le géant français de la publicité a entraîné avec lui son concurrent britannique WPP, qui a pris 3,58%.

Le compartiment européen des médias (+1,81%, la plus forte hausse sectorielle du jour) a aussi profité de la hausse de 3,4% de Vivendi après l'annonce de la mise à l'étude d'une introduction en Bourse d'Universal Music Group (UMG), la filiale de musique considérée comme la pépite du groupe.

Egalement entourés après leurs chiffres trimestriels, Schneider (+1,81%) et ABB (+4,56%) ont tiré le secteur de l'industrie (+0,72%).

En tête du SBF 120 parisien, le spécialiste des semi-conducteurs Soitec a pris 17,11% après avoir relevé sa prévision de marge brute d'exploitation (marge d'Ebitda) annuelle.

A Londres, le groupe pharmaceutique Shire a pris 5,89% alors que s'engage une bataille de plus de 50 milliards d'euros pour son rachat entre le japonais Takeda et l'américain Allergan.

Le marché londonien a par ailleurs continué de profiter de l'envolée des cours du pétrole: au moment de la clôture des Bourses européennes, le baril de Brent s'échangeait à 74,44 dollars après un pic à 74,75, son plus haut niveau depuis novembre 2014.

Le marché pétrolier profite à la fois de la baisse des stocks aux Etats-Unis et des informations de Reuters selon lesquelles l'Arabie saoudite souhaite voir le prix du baril atteindre 80, voire 100 dollars.

LE NICKEL AU PLUS HAUT DEPUIS SIX ANS ET DEMI

Les cours des métaux de base, eux, sont repartis à la baisse en fin de séance après l'envolée des derniers jours, déclenchée par les sanctions américaines contre de grands producteurs russes: le prix du nickel, après avoir atteint son plus haut niveau depuis six ans et demi sur fonds de rumeurs prêtant aux Etats-Unis la volonté de sanctionner Nornickel, deuxième producteur mondial, accuse en clôture un repli de 1,6%. Il affiche néanmoins encore un bond de près de 10% en une semaine.

Pour Colin Hamilton, analyste de BMO, cette envolée "est intégralement liée à des facteurs financiers sur la base d'une mauvaise interprétation des grands titres de la presse et des incertitudes actuelles sur les métaux russes". Et il ajoute "cette distorsion du marché devrait être relativement brève, même en cas de sanctions".

Le cours de l'aluminium a lui fini en baisse de 2,13% après avoir atteint en matinée son plus haut niveau depuis 2011, portant sa progression à plus de 20% en moins de deux semaines.

Cette flambée des prix des matières premières, de nature à alimenter l'inflation, nourrit logiquement la remontée des rendements obligataires, à une semaine de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et à moins de deux semaines de celle de la Réserve fédérale américaine.

Le rendement du Bund allemand à deux ans s'inscrit en fin de journée à -0,5589%, en hausse de plus de deux points de base, après être monté à -0,537%, son plus haut niveau depuis le 16 mars.

Quant au dix ans, il a repassé le seuil symbolique de 0,6% pour la première fois depuis le 21 mars et affiche sur la journée un bond de près de sept points de base, sa plus forte hausse quotidienne depuis le mois de septembre.

Sur le marché des Treasuries, l'écart de rendement entre les bons à deux ans et les obligations à dix ans est en hausse de plus de quatre points de base après deux semaines de baisse qui ont amplifié la tendance à l'aplatissement de la courbe des taux.

Le dollar, lui, est en légère hausse face à un panier de devises de référence, la tendance à la hausse des rendements obligataires et l'anticipation de nouveaux relèvements compensant les inquiétudes persistantes liées aux tensions commerciales et au déficit budgétaire des Etats-Unis.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand