PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sur une note globalement baissière et les Bourses européennes reculent à mi-séance jeudi après le discours prudent de la Réserve fédérale sur les perspectives économiques à court terme et l'accueil peu enthousiaste réservé par le marché aux résultats d'Apple et Tesla, même si la poussée de volatilité liée au duel à distance entre vendeurs à découvert et investisseurs individuels semble s'atténuer.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,1% environ pour le Dow Jones mais en léger repli pour le Standard & Poor's 500 et en baisse de plus de 0,5% pour le Nasdaq. Tous trois ont accusé mercredi leur plus forte baisse depuis fin octobre.

L'indice de volatilité du CBOE retombe de plus de quatre points à 32,76 après un bond de près de 15 points la veille.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,15% après avoir cédé jusqu'à 1,47% en matinée. A Londres, le FTSE 100 abandonne 0,98% et à Francfort, le Dax recule de 0,41%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,07%, le FTSEurofirst 300 de 0,67% et le Stoxx 600 de 0,47%.

Leur baisse s'est atténuée après de premières indications suggèrant un repli du cours de GameStop, le titre au coeur du mouvement de "short squeeze" qui a plombé la tendance à Wall Street mercredi,

La volatilité n'a pour autant complètement disparu, et l'appétit pour le risque reste plombé par la perspective de restrictions de circulation prolongées pour cause de pandémie, tout comme les craintes de pénuries de vaccins dans certains pays.

Les investisseurs ont surtout retenu des déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, sa prudence pour les perspectives économiques à court terme.

Et les résultats des poids lourds de la cote américaine que sont Apple et Tesla ont visiblement échoué à redonner de l'élan aux acheteurs: malgré des performances records (plus de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires trimestriel pour le premier, une première année bénéficiaire pour le second), les deux titres sont indiqués en net repli, les prévisions peinant à convaincre au vu des niveaux de valorisation.

Les investisseurs surveilleront par ailleurs, à 13h30 GMT, les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis et la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au quatrième trimestre.

VALEURS EN EUROPE

Les replis sectoriels les plus marqués à la mi-journée en Europe sont pour l'assurance, dont l'indice Stoxx cède 1,67%, les médias (-1,10%) et la santé (-1,13%), tandis que la construction (+0,97%) et l'alimentation (+0,44%) parviennent à progresser.

Dans l'actualité des résultats, STMicroelectronics gagne 6,02%, la meilleure performance du CAC 40, après avoir dit tabler sur un bond de son chiffre d'affaires au premier trimestre et vouloir augmenter ses investissements pour répondre à la demande.

Parmi les autres grandes valeurs dont les publications sont applaudies, le britannique Diageo s'adjuge 3,37% après une hausse surprise de ses ventes de spiritueux au premier semestre de son exercice décalé.

A la baisse, le suisse Swatch Group abandonne 2,81% après avoir publié la première perte annuelle de son histoire et le français Elior chute de 13,58%, des analystes se disant déçus par les prévisions.

TAUX Les rendements obligataires de référence se stabilisent après le repli marqué observé mercredi, conséquence du brusque retour de l'aversion au risque et des déclarations de la Fed.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, s'affiche à -0,555% et son équivalent américain à 1,0144%.

Ce dernier avait reculé de plus de deux points de base mercredi.

Les investisseurs européens surveilleront à 13h00 GMT les premiers chiffres de l'inflation en Allemagne en janvier, qui pourraient confirmer le prochain retour en territoire positif de l'inflation en zone euro.

CHANGES

Le repli sur les valeurs refuges continue de bénéficier au dollar américain, qui s'apprécie de 0,11% face à un panier de devises de référence.

L'euro se traite autour de 1,21 dollar (-0,01%) mais la baisse est bien plus marquée pour des devises jugées plus risquées comme le dollar australien (-0,73%) ou le dollar canadien (-0,48%).

PÉTROLE

Le marché pétrolier n'échappe pas à la morosité ambiante, la remontée du dollar ne faisant qu'amplifier l'impact des inquiétudes sur la demande liées à la pandémie.

Le Brent abandonne 0,23% à 55,68 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,36% à 52,66 dollars.*

Tous deux avaient profité mercredi de la baisse bien plus marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand