PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes cèdent du terrain en début de séance mercredi, les spéculations sur un éventuel retour de l'inflation tempérant la confiance dans la reprise économique qui les avait portées la veille à leur lus haut niveau depuis un an.

À Paris, le CAC 40 perd 0,06% à 5.783,36 points à 09h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 recule de 0,23% et à Francfort, le Dax abandonne 0,26%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,07%, le FTSEurofirst 300 de 0,25% et le Stoxx 600 de 0,2%.

Ce dernier avait fini mardi au plus haut depuis le 24 février de l'an dernier.

Les chiffres un peu supérieurs aux attentes de l'inflation au Royaume-Uni en janvier (+0,7% sur un an) sont venus alimenter le débat sur le risque d'une poussée inflationniste susceptible d'obliger les banques centrales à resserrer leur politique monétaire plus tôt qu'anticipé jusqu'à présent.

Une hypothèse qui se traduisait jusqu'à présent surtout par la remontée des rendements obligataires, aux Etats-Unis et dans une moindre mesure en Europe, mais qui gagne petit à petit les marchés actions.

Dans ce contexte, les investisseurs étudieront avec attention le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine attendu à 19h00 GMT.

VALEURS

La majeure partie des grands indices sectoriels européens évoluent en territoire négatif, les seules exceptions étant pour le secteur du pétrole et du gaz (+1,19%), qui profite de la bonne tenue des cours du brut, et pour les banques (+0,37%), avantagées par la hausse des rendements obligataires.

A l'opposé, le compartiment de la distribution (-2,59%) est pénalisé par la chute de 5,5% de Zalando, dont le groupe d'investissement Kinnevik prévoit de distribuer sa participation de 21% à ses propres actionnaires, et par celle de 7,18% de Kering en réaction à une baisse inattendue de ses ventes au quatrième trimestre.

D'autres valeurs profitent au contraire de leurs résultats, à l'instar du néerlandais Akzo Nobel, qui prend 0,4% ou du français M6 (+9,17%).

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en baisse de 0,58%, cédant aux prises de bénéfice après le plus haut de plus de 30 ans inscrit la veille. Le mouvement a touché entre autres les valeurs des semi-conducteurs.

Les marchés chinois restent fermés et rouvriront jeudi après une semaine de clôture pour le nouvel an lunaire.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture proche de l'équilibre mais la tendance pourrait être influencée par les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis en janvier, attendus à 13h30 GMT.

Mardi, la Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi avec un record de clôture pour le Dow Jones, porté par l'espoir de mesures massives de soutien à l'économie américaine, mais des replis pour le S&P 500 et le Nasdaq, pénalisés par les inquiétudes reflétées par la remontée des taux.

Le Dow Jones a gagné 62,17 points, soit 0,20%, à 31.522,75, le Standard & Poor's 500 a cédé 2,26 points, soit 0,06%, à 3.932,59 et le Nasdaq Composite a perdu 47,98 points (-0,34%) à 14.047,50 points.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence de la zone euro restent proches des plus hauts récents de ces derniers jours: celui du Bund allemand à dix ans s'affiche à -0,353% après avoir touché, à -0,331%, son plus haut niveau depuis juin dernier et son équivalent français, à -0,1251%, a inscrit à -0,098%, son plus haut depuis le 1er septembre.

Le dix ans américain, lui, perd 1,7 point de base à 1,2821% après avoir inscrit un pic d'un an à 1,333%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar continue de bénéficier de la remontée des rendements obligataires américains et des anticipations d'inflation: il a touché un plus haut de cinq mois face au yen et l'euro est retombé sous 1,21 dollar (-0,22%).

PÉTROLE

Après un début de journée hésitant, le marché pétrolier est reparti à la hausse, profitant de la vague de froid qui touche une partie des Etats-Unis, dont le Texas, premier Etat producteur du pays.

Le Brent gagne 0,95% à 63,95 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,72% à 60,48 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand