Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes progressent nettement à mi-séance lundi, profitant d'un regain d'espoir dans un traitement ainsi que dans un vaccin contre le coronavirus.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,8% à 1%, ce qui devrait permettre à l'indice phare Standard & Poor's 500 de prolonger la série de records entamée la semaine dernière.

À Paris, le CAC 40 gagne 2,29% à 5008,44 points à 10h50 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 1,83% et à Francfort, le Dax avance de 2,4%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 2,26%, le FTSEurofirst 300 de 1,73% et le Stoxx 600 de 1,78%.

Si les volumes restent réduits par les congés d'été, l'heure est bien à l'optimisme chez les investisseurs présents après deux nouvelles remarquées sur le front de la lutte contre le coronavirus: le feu vert d'urgence de la Food and Drug Administration (FDA) américaine à un traitement à base de plasma sanguin et l'article du Financial Times selon lequel l'administration Trump envisage une procédure accélérée pour le candidat vaccin mis en point par AstraZeneca et l'Université d'Oxford.

Ces informations reprennent le pas sur les signes de résurgence de la pandémie dans plusieurs pays et sur les indicateurs économiques mitigés des dernières semaines en Europe et aux Etats-Unis, qui ont instillé le doute chez certains investisseurs quand à la solidité du rebond économique en cours.

"La poursuite de la reprise est conditionnée à la situation sanitaire, entre espoir de vaccins et risque de deuxième vague", résume Bruno Cavalier, chef économiste d'Oddo BHF, dans une note sur les perspectives de croissance. "Une deuxième vague constituerait un risque baissier. A l'opposé, la découverte et la production rapide d'un vaccin serait un risque haussier."

Le regain d'optimisme a déjà porté la tendance en Asie: le Nikkei à Tokyo a gagné 0,28% et l'indice MSCI des marchés asiatiques hors Japon a pris 0,8% pour se rapprocher du pic de sept mois touché mercredi dernier.

Les investisseurs se préparent par ailleurs aux interventions de plusieurs responsables de grandes banques centrales en fin de semaine à l'occasion du séminaire à distance qui remplace la traditionnelle conférence de Jackson Hole, dans le Wyoming. Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, doit notamment s'exprimer jeudi.

VALEURS EN EUROPE

La hausse des marchés européens profite à la quasi-totalité des grands secteurs de la cote à l'exception de celui des transports et du tourisme .SXTP> (-0,17%), toujours handicapé par le maintien de restrictions strictes.

Les progressions les plus marquées sont pour l'indice Stoxx du pétrole et du gaz, qui prend 3,13% et ceux, cycliques, de la chimie 2,64% et des matières premières (+2,35%).

Total (+3,89%), BASF (+3,64%) et Engie (+3,53%) forment le trio de tête de l'EuroStoxx 50.

A Londres, AstraZeneca gagne 3,86% après l'article du Financial Times sur son candidat vaccin tandis qu'à Madrid, Grifols (+3,39%), spécialiste du plasma sanguin, profite des annonces de la Maison blanche.

BT prend 5,4% après les informations de Sky News selon lesquelles l'opérateur historique britannique a entamé les préparatifs d'une défense contre une possible offre d'achat hostile.

TAUX

La hausse marquée des actions européennes pénalise les emprunts d'Etat de référence, dont les rendements remontent: celui du Bund allemand à dix ans prend près de deux points de base à -0,493% et son équivalent français un peu plus d'un point à -0,1836%.

Le dix ans américain, lui, est pratiquement inchangé à 0,6412%.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs risqués détourne les cambistes du dollar américain, qui recule de 0,35% face à un panier de devises de référence.

L'euro en profite pour remonter au-dessus de 1,1830 dollar contre 1,1750 au plus bas vendredi.

A la baisse, la livre sterling cède un peu de terrain face à l'euro, toujours pénalisée par l'absence de progrès dans les négociations sur les relations post-Brexit avec l'Union européenne.

PÉTROLE

Parallèlement aux espoirs suscités par la recherche médicale sur le coronavirus, le marché pétrolier profite de l'annonce de l'arrivée sur le golfe du Mexique de l'ouragan Marco et de la tempête tropicale Laura, ce qui a mis à l'arrêt la moitié des capacités de production de la zone.

Le Brent gagne 0,77% à 44,69 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,78% à 42,67 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)