La progression des marchés actions européens s'inscrit dans le sillage des records battus vendredi à la Bourse de New York, qui grimpe encore lundi alors que les places européennes ferment.

À Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,30% (15,41 points) à 5.229,32 points. À Francfort, le Dax a pris 0,32%.

A Londres, le FTSE a progressé de 0,52%, augmentant ses gains avec le repli de la livre sterling suite aux propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, prônant la modération s'il s'avérait nécessaire de relever les taux d'intérêt.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro a pris 0,32%, le FTSEurofirst 300 0,30% et le Stoxx 600 0,33%.

Presque tous les indices sectoriels européens ont fini dans le vert, notamment celui des banques (+0,54%), qui profite des anticipations d'une poursuite de la politique de resserrement monétaire de la Fed avec l'annonce attendue pour mercredi de l'entame de la réduction de son énorme bilan, estimé à 4.500 milliards de dollars.

L'indice des valeurs technologiques s'est également distingué (+0,83%), grâce notamment à AMS, qui a pris 4,99%, la plus forte hausse du Stoxx 600.

A Paris, EDF a fini dans le peloton de tête du SBF 120 avec un gain de 1,92% suite au relèvement de la recommandation de Goldman Sachs, qui passe à l'achat sur l'électricien français.

A la baisse, Ryanair a reculé de 1,76%. La compagnie irlandaise à bas coûts a annoncé son intention d'annuler entre 40 et 50 vols par jour jusqu'à la fin octobre, une décision qui a pris effet dès samedi.

PRUDENCE EN VUE AVANT LA FED

La prudence devrait être de mise à mesure que se rapproche la réunion de la Fed, mardi et mercredi.

Si une nouvelle hausse de taux semble exclue dans un contexte dominé par la faiblesse de l'inflation et le probable impact économique des ouragans Harvey et Irma, la banque centrale américaine pourrait annoncer qu'elle va commencer à réduire son bilan, ce qui ouvrirait une nouvelle phase pour les marchés.

Les investisseurs guetteront en outre tout indice venu de la Fed les renseignant sur la probabilité d'une nouvelle hausse des taux avant la fin de l'année.

"Les marchés s'attendent à ce que la Fed trace la voie pour une réduction de son bilan et confirme qu'elle garde l'intention de relever les taux encore une fois cette année", dit Neil Wilson, analyste d'ETX Capital. "La réduction du bilan sera vraisemblablement très lente et très prudente", ajoute-t-il.

La Banque centrale européenne devrait envisager pour sa part un large éventail de mesures en prévision de la normalisation de sa politique monétaire plutôt que de se concentrer sur les modalités de la réduction de ses rachats d'actifs, a dit à Reuters Ardo Hansson, membre du conseil des gouverneurs de l'institution de Francfort.

CARNEY FAIT RECULER LE STERLING

Sur le marché des changes, le dollar progresse légèrement face à un panier de devises de référence et recule un peu face à l'euro, qui se traite autour de 1,1949 dollar.

La monnaie unique europénne est légèrement remontée après la confirmation du pic de quatre mois atteint par l'inflation dans la zone euro au mois d'août.

La livre sterling recule de son côté d'autour de 0,6% face au dollar comme à l'euro après sa forte hausse de vendredi, motivée par les anticipations de hausse de taux dans les prochains mois et qui l'a portée à son plus haut niveau depuis juin 2016, au lendemain du vote pour une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le sterling a creusé ses pertes après les propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, qui a confirmé qu'une hausse des taux était envisagée mais a déclaré que tout resserrement devrait être progressif et limité.

La livre en dollars :

Les cours du pétrole reculent de près de 1%, pénalisés par les craintes persistantes entourant la surabondance de l'offre mondiale. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) évolue autour de 49,50 dollars le baril tandis que le Brent se traite autour de 55,18 dollars.

A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street grimpe sans euphorie. Le Dow Jones prend 0,36%, le Standard & Poor's 500 0,26% et le Nasdaq composite 0,42%. Comme en Europe, les banques soutiennent la tendance, l'indice du secteur financier progressant de 0,82%.

Les marchés actions américains sont portés en outre par un relatif apaisement des tensions sur le dossier nucléaire nord-coréen, qui devrait dominer le grand rendez-vous diplomatique annuel que constitue l'Assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre mardi à New York.

(édité par Véronique Tison)

par Patrick Vignal