À Paris, le CAC 40 gagne 0,55% à 5.393,42 points à 08h00 GMT, au plus haut depuis le 22 mai, et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,51%, à son meilleur niveau depuis le 7 mai. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,35%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,38%.

Les marchés allemands sont fermés pour le lundi de Pentecôte.

Les Etats-Unis et le Mexique ont présenté vendredi soir un accord par lequel Mexico s'engage à prendre des mesures "fortes" pour endiguer l'afflux à la frontière américaine de migrants d'Amérique centrale; Washington a donc renoncé à taxer à 5% dès ce lundi tous les produits importés du Mexique.

La nouvelle soulage au moins temporairement des investisseurs de plus en plus préoccupés par les conséquences potentielles de la montée des barrières douanières, ce qu'ont d'ailleurs souligné pendant le week-end les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 réunis au Japon.

Et certains observateurs soulignent que l'accord USA-Mexique est loin d'apaiser toutes les craintes concernant la politique commerciale américaine.

"Même si c'est un élément positif pour les actifs risqués, il faut être prudent", avertit ainsi Neil Wilson, analyste de Markets.com. "Cela pourrait ne faire qu'encourager M. Trump à utiliser les droits de douane comme outil politique pour servir des intérêts sans rapport avec l'économie."

Autre fait du jour sur le front du commerce: le rebond inattendu des exportations chinoises en mai (+1,1% sur un an) en dépit de la montée des droits de douane américains, même si les importations en Chine ont subi leur plus forte baisse en près de trois ans (-8,5%). L'excédent commercial chinois avec les Etats-Unis a augmenté à 26,89 milliards de dollars.

Les marchés actions restent par ailleurs portés par la perspective d'un assouplissement de la politique monétaire américaine dans les mois à venir, un scénario qu'ont conforté vendredi les statistiques inférieures aux attentes de l'emploi américain en mai.

VALEURS

Les secteurs les plus exposés depuis plus d'un an aux tensions commerciales figurent parmi les principaux bénéficiaires du rebond général en Bourse: l'indice Stoxx européen des matières premières progresse de 1,49%, celui du pétrole et du gaz de 0,74%, celui de l'automobile de 0,55%.

A Paris, ArcelorMittal (+3,44%), TechnipFMC (+3,06%) et Valeo (+2,13%) forment le trio de tête du CAC.

Le seul compartiment dans le rouge est celui, défensif, des services aux collectivités ("utilities"), avec un repli de 0,3%.

Renault gagne 1,86% et Fiat Chrysler Automobiles 2,52%; selon plusieurs sources proches du dossier, les deux groupes cherchent les moyens de relancer leur projet de fusion, un processus qui pourrait passer par une réduction de la part de l'Etat français dans le groupe au losange.

Autre secteur animé par l'actualité des fusions-acquisitions: celui de l'aéronautique et de la défense, à la suite du rapprochement entre les américains Raytheon et United Technologies.

Airbus s'adjuge 0,46%, Safran 0,53%, BAE Systems 1,39% et Thales 0,63%.

Dans le tourisme, Thomas Cook Group bondit de 17,36%, porté par l'annonce de discussions avec le chinois Fosun Tourism.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini en hausse, les valeurs tournées vers l'export, celles de l'automobile en tête, ayant profité de l'accord entre les Etats-Unis et le Mexique.

L'indice Nikkei a gagné 1,2% à 21.134,42 points et le Topix, plus large, a pris 1,34% à 1.552,94 points. Le Nikkei est monté en séance à 21.166,12 points, son plus haut niveau depuis le 28 mai.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a terminé sur une progression de 0,86% après six séances consécutives de baisse qui l'avaient fait reculer de près de 3%.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur l'indice Standard & Poor's 500 étaient en hausse dans les tout premiers échanges après l'accord USA-Mexique.

Vendredi, les marchés boursiers américains avaient terminé sur une progression de plus de 1%, les chiffres mensuels de l'emploi ayant nourri les anticipations de baisse de taux, une perspective favorable aux actions.

Le Dow Jones a gagné 1,02% à 25.983,94 points. Le S&P-500, plus large, a pris 1,05% à 2.873,34 et le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 1,66% à 7.742,10.

Sur la semaine, le Dow a gagné 4,7%, le S&P 4,4% et le Nasdaq 3,9%. Le Dow et le S&P affichent leur plus forte progression hebdomadaire depuis le mois de novembre.

TAUX

Le regain d'appétit pour les actifs à risque observé sur la quasi-totalité des marchés se traduit entre autres par une baisse des emprunts d'Etat mais les rendements restent proches des récents plus bas, historiques pour certains, signe que l'inquiétude pour l'économie mondiale et la perspective de baisses de taux restent bien présentes.

Le rendement du Bund à dix ans, référence pour la zone euro, est remonté à -0,237%, plus de deux points de base au-dessus du plus bas historique touché vendredi à -0,262%.

Son équivalent français regagne près de trois points à 0,114%; il avait touché vendredi 0,065%, là encore un plus bas sans précédent.

Celui des Treasuries à dix ans reprend plus de quatre points à 2,1293%; il avait baissé jusqu'à 2,053% en séance vendredi, au plus bas depuis septembre 2017.

CHANGES

Le dollar s'apprécie de plus de 0,3% face à un panier de devises de référence, effaçant une partie de ses pertes de la semaine dernière, un recul de 1,2% qui constituait sa pire performance hebdomadaire depuis février 2018.

L'euro retombe ainsi sous 1,13 dollar après un pic vendredi à 1,1347, son plus haut niveau depuis deux mois et demi.

A noter aussi, la nette progression du peso mexicain, de près de 2% face au dollar, conséquence de l'accord de vendredi entre les Etats-Unis et le Mexique.

Le yuan, lui, recule après les chiffres des importations chinoises et il a touché son plus bas niveau depuis novembre face au dollar.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse, profitant à la fois de l'accord USA-Mexique et des nouvelles déclarations de l'Arabie saoudite vendredi confirmant l'intention de l'Opep et de la Russie de poursuivre l'encadrement de l'offre pour soutenir les prix.

Des intervenants soulignent cependant que la santé de l'économie mondiale reste préoccupante et pèse sur le sentiment de marché.

Le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagnent autour de 0,4%, à près de 63,50 dollars pour le premier et 54,20 pour le second.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand