PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé jeudi en repli une séance longtemps indécise, pénalisées par un secteur automobile de nouveau confronté à des baisses de production en raison de la pénurie de semi-conducteurs.

Les nombreux indicateurs du jour, qui ont montré notamment une croissance de plus de 6% de l'économie américaine au premier trimestre et une accélération de l'inflation en Allemagne, ont peu joué sur les actions dans un premier temps mais ont contribué à faire grimper les rendements de la dette souveraine des deux côtés de l'Atlantique.

À Paris, le CAC 40 a cédé 0,07% à 6.302,57 points. Le Footsie britannique a perdu 0,03% et le Dax allemand, fortement exposé à l'automobile, a abandonné 0,9%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,45%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,26%.

Le CAC 40 a limité la casse grâce au calendrier progressif de déconfinement de la France en quatre étapes, du 3 mai au 30 juin, qu'Emmanuel Macron annonce dans une interview à la presse quotidienne régionale.

Les déboires du secteur automobile ont cependant dominé une actualité pourtant chargée en données macroéconomiques et en résultats d'entreprises.

Tout est parti de Ford, qui a annoncé mercredi après la clôture de Wall Street que la pénurie de semi-conducteurs pourrait réduire sa production de moitié au deuxième trimestre.

VALEURS EN EUROPE

Cette annonce a pesé sur l'indice Stoxx du compartiment automobile, qui a cédé 2,63%, de loin la plus forte baisse sectorielle en Europe.

A Paris, les plus nets replis du CAC sont pour Renault et Stellantis qui ont perdu respectivement 4,19% et 3,97% .

Contre la tendance, les banques ont brillé, avec une progression de 1,42% pour leur indice Stoxx, porté par la hausse des rendements ainsi que par les bons résultats de Standard Chartered (+5,63%).

A Paris, Société générale (+0,89%) et BNP Paribas (+0,65%) figurent parmi les hausses les plus marquées d'un CAC 40 coiffé par STMicroelectronics (+1,66%) et Danone (1,55%).

A WALL STREET

Les indices vedettes de la Bourse de New York se cherchent une tendance à l'heure de la clôture en Europe, malgré la bonne performance de Facebook (+5,68%) dont le marché salue les résultats.

Ford pèse en revanche avec une chute de 9,29%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les contrats à terme sur les indices de Wall Street ont à peine réagi à l'annonce, une heure avant l'ouverture, d'une accélération de la croissance de l'économie américaine au premier trimestre grâce à un soutien budgétaire massif aux ménages et aux entreprises.

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 6,4% en rythme annualisé sur les trois premiers mois de l'année, montre la première estimation publiée par le département du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à une croissance légèrement inférieure, à 6,1%, après 4,3% au dernier trimestre 2020.

L'annonce d'une diminution des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, à 553.000 contre 566.000 (révisé) la semaine précédente, au plus bas depuis plus d'un an, n'a pas eu beaucoup d'effet non plus.

Du côté de l'Europe, l'inflation s'est accélérée en Allemagne en avril et a dépassé pour le deuxième mois d'affilée l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE), montre la première estimation officielle, une évolution qui a favorisé la remontée des rendements obligataires.

TAUX/CHANGES

Le rendement du Bund allemand à 10 ans, taux de référence pour la zone euro, a ainsi pris 4 points de base pour remonter à -0,193%, au plus haut depuis plus d'un an.

Son équivalent américain grimpe lui aussi, porté par les chiffres de la croissance américaine. Il prend plus de 4 points à 1,66%.

Le dollar monte légèrement face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui se traite autour de 1,2115.

PÉTROLE

Le pétrole est en hausse, l'optimisme sur la croissance de la demande de brut l'emportant sur les inquiétudes concernant l'impact de l'augmentation des cas de COVID-19 en Inde, au Japon et au Brésil.

Les deux contrats de référence sur le brut prennent chacun autour de 1,5%, à 68,29 dollars pour le baril de Brent et 64,75 dollars pour celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI)

A SUIVRE VENDREDI

La journée de vendredi sera encore riche en indicateurs économiques avec notamment à l'agenda de premiers chiffres du PIB au premier trimestre pour la zone euro, l'Allemagne et la France, et en résultats avec, à Paris, entre autres, la publication des comptes de BNP Paribas.

(édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal