PARIS (Reuters) - Wall Street se dirige vers une ouverture hésitante alors que la plupart des Bourses européennes reculent à mi-séance mercredi à la veille des décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, deux rendez-vous très attendus qui semblent décourager pour l'instant toute initiative chez les investisseurs, malgré la baisse continue des rendements obligataires.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture pratiquement inchangée pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et en hausse de 0,3% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 est proche de l'équilibre à 6.548,90 points à 11h00 GMT alors qu'à Londres, le FTSE 100 cède 0,54% et qu'à Francfort, le Dax recule de 0,53%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,17%, le FTSEurofirst 300 de 0,08% et le Stoxx 600 de 0,11%.

La plupart des observateurs s'attendent à ce que la BCE ne modifie pas sa politique monétaire jeudi et réaffirme sa volonté d'accélérer ses achats de titres sur les marchés au troisième trimestre. Mais les marchés étudieront avec attention ses nouvelles prévisions économiques, dont le probable relèvement pourrait fournir des arguments aux partisans d'un débat sur la réduction à venir des achats.

Parallèlement, l'indice des prix à la consommation (CPI) américain, attendu en hausse de 3,4% en rythme annuel en mai par le consensus Reuters, pourrait alimenter le débat sur le caractère transitoire de la poussée inflationniste en cours.

En attendant, les marchés ont à peine réagi aux statistiques de l'inflation en Chine malgré l'accélération de la hausse des prix à la production, au plus haut depuis 12 ans.

Les investisseurs étudieront à 14h00 GMT le communiqué de politique monétaire de la Banque du Canada, elle aussi susceptible de donner des indices sur l'évolution à venir de ses achats d'actifs.

VALEURS EN EUROPE

Les valeurs des matières premières (-1,50%) souffrent de la baisse des cours du cuivre (-0,84%), les chiffres de l'inflation chinoise faisant craindre des mesure d'encadrement des prix.

Les financières, elles, sont pénalisées par le repli des rendements obligataires: le secteur des banques cède 0,98%, celui de l'assurance 1,05%.

A la hausse, le compartiment du transport et des loisirs gagne 0,9%, l'une des meilleurs performances sectorielles du jour en Europe, au lendemain de l'assouplissement des recommandations aux voyageurs publiées par les autorités américaines.

Unibail-Rodamco-Westfield (+5,71%) porte à plus de 15% sa hausse depuis le début de la semaine, une envolée que des traders expliquent par l'impact d'importants volumes d'options d'achats sur fond de poursuite du déconfinement.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans cède près de deux points de base à 1,5043% après un plus bas de plus d'un mois à 1,503%, l'hypothèse un temps privilégiée selon laquelle la Fed se rapprocherait d'un "tapering", une diminution progressive de ses achats de titres, semblant avoir fait son temps.

Et le mouvement continue de se répercuter à l'Europe à la veille de la réunion de la BCE: le rendement du Bund à dix ans, à -0,248%, est au plus bas depuis le 7 mai et porte à plus de 17 points sa baisse par rapport au pic du 19 mai (-0,074%).

CHANGES

Le dollar est reparti à la baisse et a effacé tous ses gains de mardi face à un panier de devises de référence (-0,11%), dans un marché dont la volatilité reste au plus bas depuis février 2020.

L'euro profite de ce nouvel accès de faiblesse du billet vert pour remonter tout près de 1,22 dollar.

PÉTROLE

Les prix du baril profitent une nouvelle fois de la reprise attendue de la demande avec la levée progressive des restrictions sanitaires et des dernières déclarations américaines sur les sanctions visant l'Iran, qui réduisent la probabilité d'une reprise des exportations iraniennes.

Le Brent gagne 0,37% à 72,49 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,36% à 70,30 dollars. Le Brent a inscrit un nouveau plus haut de deux ans et le WTI a touché son plus haut niveau depuis octobre 2018.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand