Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 2,3% pour le Nasdaq et d'au moins 3% pour le Dow Jones et le S&P-500.

À Paris, le CAC 40 gagne 4,24% à 4.534,64 vers 11h00 GMT et s'achemine ainsi vers sa meilleure performance en pourcentage depuis le 6 avril. À Francfort, le Dax prend 4,3% et à Londres, le FTSE s'octroie 3,38%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 3,09%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 3,95% et le Stoxx 600 de 3,33%.

Le président américain Donald Trump a dévoilé jeudi une série de directives qui doivent permettre aux Etats américains de sortir par étapes du confinement dans les prochaines semaines tout en évitant une seconde vague de contamination.

Le sentiment de marché est également alimenté par la publication d'une information de presse selon laquelle le laboratoire Gilead Sciences a enregistré des données partielles encourageantes sur son traitement potentiel remdesivir des formes sévères du COVID-19, la maladie causée par le coronavirus.

Ces deux facteurs permettent de faire oublier la contraction historique mais sans surprise de l'économie chinoise au premier trimestre. Le produit intérieur brut a chuté de 6,8% en rythme annuel après une croissance de 6% au quatrième trimestre 2019.

"Les marchés persistent dans la perspective d?une reprise économique importante dès le second semestre 2020 et oublient d?une part, que l?épidémie est toujours bien présente et ne réduit pas drastiquement et d?autre part que même si le pic était atteint, le risque d?une seconde vague est énorme", met toutefois en garde Vincent Boy chez IG France.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Le laboratoire Gilead Sciences sera l'une des vedettes du jour à Wall Street: le titre gagnait près de 13% en avant-Bourse. "Alors que les premières indications semblent positives, il est cependant probablement beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions importantes quant aux résultats définitifs de l'étude", prévient cependant Michael Hewson chez CMC Markets.

Boeing, qui a encore perdu 8% jeudi, devrait être bien entouré après avoir annoncé la reprise de la production de ses appareils commerciaux dans l'Etat de Washington la semaine prochaine.

VALEURS EN EUROPE

L'annonce de Boeing permet à son rival européen Airbus de gagner 8,27%, la deuxième plus forte hausse du CAC 40 derrière l'équipementier aéronautique Safran (+10,42%). A Londres, le motoriste Rolls-Royce, fournisseur majeur de Boeing, grimpe de 11,87%.

L'action Nokia (+2,92%) poursuit la hausse entamée la veille après un article de presse selon lequel le groupe finlandais d'équipements de réseaux a mandaté une banque d'investissement pour se défendre comme une tentative d'offre d'achat hostile.

LVMH s'adjuge 5,03% malgré l'annonce jeudi soir d'une chute de 17% à données comparables de son chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l'année et L'Oréal progresse de 2,41% après avoir dit anticiper une reprise rapide des ventes de cosmétiques une fois levées les mesures de confinement.

La grande distribution, elle, reste à l'écart de l'euphorie générale: Casino 0,2% et Carrefour gagne à peine 0,45%.

TAUX

Le regain d'appétit pour le risque se traduit sur le marché obligataire par une remontée des rendements. Le dix ans américain prend plus de trois points de base à 0,642% après avoir reculé la veille à un plus bas de deux semaines à la suite des chiffres des inscriptions au chômage américains.

En Europe, le rendement du Bund à dix ans est inchangé, autour de -0,48%.

L'appétit des investisseurs pour la dette italienne se confirme au lendemain des déclarations d'Emmanuel Macron en faveur de l'émission d'obligations communes à la zone euro ("conorabonds"). Le rendement du BTP à dix ans cède presque neuf points à 1,767%.

"La France apporte maintenant son soutien apparemment au regroupement [de la dette] (...) ce qui pourrait accélérer le mouvement lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne le 23 avril", a déclaré Rainer Guntermann chez Commerzbank.

CHANGES

Le dollar gagne 0,1% face à un panier de devises internationales et l'euro est stable à 1,0835 dollar, non loin du plus bas de dix jours touché la veille à 1,0815.,

PÉTROLE

Les cours du pétrole évoluent dans le désordre, hésitant entre la perspective du déconfinement aux Etats-Unis et la contraction inédite depuis au moins 1992 de l'économie chinoise.

Le brut léger américain perd 5,49% à 18,78 dollars, après être tombé en séance à un plus bas de 19 ans à 18,03. Le baril de Brent de mer du Nord gagne lui 2,44% à 28,50 dollars.

(Avec Yoruk Bahceli à Londres, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga