Selon des résultats non encore définitifs, le Parti démocrate devrait gagner une trentaine de sièges à la Chambre, où 23 auraient suffi à faire basculer la majorité qui lui échappait depuis huit ans. Les républicains ont pour leur part renforcé leur majorité au Sénat.

"La surprise est qu'il n'y a pas eu de surprise. Je pense que tout le monde s'attendait à ce qu'un scénario fou émerge mais il semble simplement que le consensus de base était juste", indique Michael Purves, responsable de la stratégie sur les dérivés chez Weeden & Co.

"Si les futures sont en hausse et qu'ils le restent, c'est parce qu'il y a un facteur d'incertitudes qui est sorti du marché désormais".

Les contrats à terme sur les indices américains, qui étaient revenus un temps à l'équilibre, sont repartis en nette hausse avec une progression de plus de 1% pour le Nasdaq et de l'ordre de 0,7% pour le Dow Jones et le S&P 500.

Le rebond des futures américains favorise la tendance haussière en Europe. À Paris, l'indice CAC 40 prend 1,36% à 5.143,98 points vers 09h25 GMT. À Francfort, le Dax gagne 1,22% et à Londres, le FTSE grimpe de 1,04%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 1,23%, le FTSEurofirst 300 s'adjuge 1,08% et le Stoxx 600 progresse de 1,13%.

Si le scénario d'un Congrès divisé était largement attendu par les investisseurs, il soulève néanmoins la perspective d'un blocage politique qui pourrait freiner les réformes de l'administration Trump.

"Il est très probable que l'on rentre dans une phase d'affrontement assez féroce entre les élus démocrates et Donald Trump, ce qui n'est ni très bon pour l'économie américaine, ni pour les marchés", estime ainsi Daniel Gérino, chez Carlton Selection.

Le dollar recule ainsi face à un panier de devises de référence et le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans est retombé à 3,18%.

Les investisseurs s'interrogent par ailleurs sur l'impact de ce scrutin sur la politique commerciale des Etats-Unis, en particulier vis-à-vis de la Chine.

"Le discours de l'administration Trump envers la Chine ne devrait pas changer pour l'instant. Mais s'ils décident de trouver un compromis commercial, alors la perte de la Chambre des représentants pourrait avoir un impact car il y a des éléments parmi les démocrates connus pour leur position de fermeté vis-à-vis de la Chine", indique Koji Fukaya, président de FPG Securities.

VALEURS

Outre l'actualité politique, la séance en Europe est animée par une nouvelle salve de publications de résultats. Parmi les annonces bien accueillies, figure celle d'Ahold Delhaize (+5,17%) ou de Delivery Hero (+8,48%, en tête du Stoxx 600).

A l'inverse, l'accueil est plus négatif pour Marks & Spencer(-4,06%), Adidas (-2,43%), Crédit agricole (-1,33%) ou encore M6 (-6,31%).

EN ASIE

Les Bourses asiatiques se sont orientées en nette hausse en début de séance, avec les futures américains, de premiers résultats ayant laissé entrevoir une victoire finalement démentie des républicains à la Chambre des représentants.

Le succès des démocrates à la chambre basse a rogné les gains des marchés d'actions de la région qui se sont retournés à la baisse en fin de séance. La Bourse de Tokyo a ainsi perdu 0,28%, pénalisée notamment par la vigueur du yen. L'indice composite de la Bourse de Shanghai a reculé de 0,68%.

A WALL STREET

En attendant le résultat des élections de mi-mandat, la Bourse de New York a clôturé mardi en petite hausse, de bons résultats de sociétés et un rebond des valeurs high tech sur des achats à bon compte ayant soutenu les cours.

L'indice Dow Jones a gagné 0,68%, le S&P-500 a pris 0,63% et le Nasdaq Composite a progressé de 0,64%.

"Le secteur de la pharmacie devrait être soutenu et les petites et moyennes capitalisations (Russell 2000) devraient continuer à être sous pression", indique John Plassard pour Mirabaud Securities en prévision de l'ouverture ce mercredi.

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans cède trois points de base pour retomber à 3,18% après le résultat des élections de mi-mandat, le marché obligataire américain étant aussi animé par des adjudications de dette à long terme et la réunion de la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui s'ouvre ce mercredi.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est pratiquement inchangé, autour de 0,43%. La détente est plus marquée sur les rendements des pays d'Europe du Sud comme l'Italie, le Portugal, l'Espagne et la Grèce.

CHANGES

Le dollar abandonne 0,5% face à un panier de devises de référence, l'instauration d'un Congrès divisé éloignant la perspective d'une nouvelle réforme fiscale américaine susceptible de doper la croissance des Etats-Unis.

Le dollar recule notamment face au yen, à la livre sterling et à l'euro. La devise unique revient ainsi à 1,1480, à un plus haut depuis le 23 octobre.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés à la baisse après avoir déjà nettement reculé la veille. Les exemptions accordées par les Etats-Unis à certains pays qui pourront continuer à importer du pétrole iranien limitent de fait l'impact sur l'offre pétrolière des sanctions américaines vis-à-vis du régime de Téhéran.

Le baril de Brent reste ancré sous la barre de 72 dollars, après avoir touché la veille un plus bas depuis le 16 août à 71,18 dollars. Le baril de brut léger américain (WTI) se traite à 61,95 dollars, après avoir touché 61,31 dollars mardi, son niveau le plus faible depuis la mi-mars.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Blandine Henault