À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,49% (23,42 points) à 4786,17 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,58% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,42%, le FTSEurofirst 300 0,48% et le Stoxx 600 0,35%.

La Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), principal organe chinois de planification économique, a annoncé en début de journée se fixer pour objectif de "bien commencer" l'année, ce qui suggère de nouvelles mesures de soutien à l'activité.

Au lendemain des propos optimistes de Donald Trump sur la possibilité d'un accord commercial entre Washington et Pékin, ce communiqué a contribué à apaiser au moins en partie les craintes d'un ralentissement marqué de l'économie mondiale.

Soutenu principalement par cette annonce, le CAC a gagné jusqu'à 1,1% en matinée avant de réduire ses gains.

"Le fait qu'une part importante des gains ait été effacée suggère que les investisseurs ne croient pas totalement à un arrêt soudain du ralentissement de l'économie chinoise", note cependant David Madden chez CMC Markets UK.

L'attente du résultat du vote des députés britanniques sur le projet d'accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne incite par ailleurs à la prudence.

Le scrutin à la Chambre des communes devrait débuter vers 19h00 GMT et si le rejet du texte semble acquis, l'ampleur de celui-ci pourrait influencer les prochaines étapes du processus de négociation, voire le sort de Theresa May à la tête du gouvernement.

VALEURS

Parmi les meilleures performances sectorielles en Europe, le compartiment des hautes technologies a pris 1,02%, profitant à la fois de l'optimisme sur la Chine et de la progression du Nasdaq américain.

A Paris, Cap Gemini a gagné 3,76%, la plus forte hausse du CAC 40.

PSA a clôturé sur un gain de 1,33% une séance irrégulière, après l'annonce d'un nouveau record de ventes en 2018 avec 3,88 millions de véhicules écoulés.

A la baisse, le secteur des banques de la zone euro a cédé 0,13%. Selon une source proche du dossier, la Banque centrale européenne (BCE) s'apprête à fixer une date limite pour le provisionnement intégral des créances douteuses de l'ensemble des banques placées sous son autorité.

L'information a surtout fait souffrir les banques italiennes, dont l'indice de référence a reculé de 2,19%. UBI Banca a perdu 4,97%, Banco BPM 4,13% et UniCredit 3,16%.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,47%, le Standard & Poor's 500 0,87% et le Nasdaq Composite 1,26%.

Au-delà des espoirs placés dans la relance chinoise, le Nasdaq profite de la forte progression du titre Netflix (+6,44%) après l'annonce d'un relèvement de 13% à 18% de ses tarifs aux Etats-Unis.

A la baisse, les banques JPMorgan Chase et Wells Fargo cèdent respectivement 0,78% et 1,38% après leurs résultats trimestriels.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les marchés américains n'ont pratiquement pas réagi aux chiffres mensuels des prix à la production aux Etats-Unis, qui montrent un repli plus marqué qu'attendu, lié principalement au reflux des prix de l'énergie.

En revanche, les investisseurs européens ont mal accueilli la toute première estimation de la croissance allemande pour 2018: à 1,5%, elle marque un net ralentissement par rapport à 2017 et constitue la plus mauvaise performance de la principale économie d'Europe depuis cinq ans.

Ce chiffre, qui pourrait dissuader la Banque centrale européenne (BCE) d'entamer le relèvement de ses taux d'intérêt cette année, a pesé sur l'euro et contribué à la baisse des rendements des emprunts d'Etat.

CHANGES

Au moment de la clôture en Europe, l'euro creusait ses pertes face au dollar, abandonnant plus de 0,7% pour revenir sous 1,14, au plus bas depuis huit jours.

Déjà marqué après le chiffre de la croissance allemande, son repli s'est accentué après les déclarations au Parlement européen de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), soulignant que la conjoncture économique dans la zone euro a été récemment plus faible que prévu.

La livre sterling, de son côté, perdait plus de 0,8% contre le dollar et près de 0,2% contre l'euro à l'approche du vote des députés britanniques sur le Brexit.

TAUX

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, a fini la journée à 0,206%, en baisse de plus de deux points de base.

Son équivalent français a quant à lui touché son plus bas niveau depuis juillet dernier à 0,613%.

Dans ce contexte de repli des rendements, le Trésor italien a bouclé sans difficulté son emprunt syndiqué à 15 ans, considéré comme un test de l'intérêt des investisseurs étrangers pour la dette italienne. L'opération a permis à Rome de lever 10 milliards d'euros.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans est pratiquement inchangé à 2,715%, l'économie européenne et le vote sur le Brexit accaparant l'attention des investisseurs.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse de plus de 1,5% pour le Brent, à près de 60 dollars le baril, et de plus de 2% pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), à plus de 51,50 dollars.

Le marché reste soutenu par la perspective d'une réduction de la production de l'Opep et de ses alliés, qui prend le pas sur la diminution du nombre de puits en activité aux Etats-Unis.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Marc Angrand