À Paris, le CAC 40 perd 0,51% à 6.054,71 points à 08h40 GMT. À Londres, le FTSE 100 cède 0,62% et à Francfort, le Dax recule de 0,65%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,46%, le FTSEurofirst 300 de 0,57% et le Stoxx 600 de 0,52%.

Apple a déclaré lundi soir qu'il n'atteindrait probablement pas son objectif de chiffre d'affaires sur le trimestre janvier-mars, expliquant que la reprise de la production de ses chaînes d'assemblage chinoises mises à l'arrêt ces dernières semaines était plus lente que prévu et que l'épidémie freinait la demande d'iPhone.

"C'est le premier avertissement significatif d'un grand groupe et cela ne devrait pas être le dernier", estime Saxo Banque.

L'information a occulté à la fois le ralentissement des nouveaux cas d'infection en Chine (1.886 lundi contre 2.048 la veille) et l'annonce par Pékin d'exemptions de surtaxes douanières sur 696 produits américains supplémentaires, dans l'énergie et l'agriculture entre autres, se trouve reléguée au second plan.

En Europe, la publication à 10h00 GMT de l'indice ZEW en Allemagne permettra de se faire une idée plus précise de l'impact de l'épidémie et de ses retombées sur le moral des investisseurs.

VALEURS

L'avertissement d'Apple pèse logiquement sur le secteur européen des hautes technologies, dont l'indice Stoxx recule de 1,15%, mais d'autres compartiments exposés à la Chine souffrent aussi, à commencer par les matières premières (-1,49%).

Parmi les grands acteurs européens du marché des semi-conducteurs, le franco-italien STMicroelectronics perd 3,48%, l'allemand Dialog Semiconductor 4,71%, le néerlandais ASML 1,94%.

Parallèlement, à Paris, Alstom cède 3,88% au lendemain de la présentation de son projet de reprise des activités ferroviaires du canadien Bombardier, qui a conduit JPMorgan à abaisser sa recommandation sur la valeur.

Le secteur bancaire est quant à lui animé par une actualité nourrie: à Londres, HSBC chute de 5,18% après l'annonce d'une vaste restructuration impliquant la suppression de 35.000 postes alors qu'à Milan, UBI Banca bondit de plus de 25%, le marché saluant l'offre d'achat présentée dans la nuit par Intesa Sanpaolo, qui s'adjuge 2,2%.

La plus forte hausse du CAC 40 est pour Carrefour (+2,32%) après le relèvement de la recommandation de Goldman Sachs, passé à l'achat.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a terminé en repli de 1,4% et au plus bas depuis le 4 février tandis que l'indice large Topix (-1,31%), retombait à son niveau de fin octobre.

Outre l'avertissement d'Apple, le secteur de l'électronique a souffert des informations selon lesquelles l'administration Trump envisage de modifier la réglementation américaine pour pouvoir bloquer des livraisons de composants électroniques au chinois Huawei.

En Chine, l'espoir d'un nouvel assouplissement de la politique monétaire dès jeudi a assuré un soutien aux actions: le SSE Composite de Shanghai a fini en hausse de 0,05% tandis que le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale abandonnait 0,49%.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent un repli d'environ 0,4% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de plus de 0,8% pour le Nasdaq.

Les marchés américains étaient fermés lundi, jour férié aux Etat-Unis. Vendredi, Wall Street avait fini en ordre dispersé mais sur de faibles variations: le Dow avait cédé 0,09% à 29.398,08 points tandis que le S&P 500 gagnait 0,18% à 3.380,16 et que le Nasdaq Composite prenait 0,2% à 9.731,18.

TAUX

Le regain d'aversion pour le risque lié aux déclarations d'Apple entretient la baisse des rendements obligataires européens alimentée ces derniers jours par les signes de dégradation de la conjoncture économique: celui du Bund allemand à dix ans cède près de trois points de base à -0,426%, au plus bas depuis deux semaines, et son équivalent français, à -0,19%, évolue au plus bas depuis la mi-octobre.

CHANGES

Le regain de prudence des investisseurs favorise les devises jugées les plus sûres comme le yen, qui s'apprécie face au dollar et à l'euro.

La monnaie unique recule de nouveau contre le dollar à 1,0827, non loin du plus bas de près de trois ans touché lundi à 1,0820.

PÉTROLE

Le marché pétrolier accentue ses pertes dans le sillage des actions: le Brent abandonne 1,75% à 56,66 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,38% à 51,33 dollars.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)