PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le rouge en début de séance vendredi, les nouvelles mesures annoncées en Asie, en Europe et aux Etats-Unis pour tenter de freiner la pandémie de coronavirus favorisant des prises de bénéfice avant le week-end.

Les tout premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit sur l'activité du secteur privé en Europe, qui montrent notamment que le reconfinement de la fin 2020 a accentué la contraction des services, n'ont fait qu'amplifier le repli.

À Paris, le CAC 40 perd 0,88% à 5.541,46 points vers 08h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,61% et à Francfort, le Dax recule de 0,79%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,78%, le FTSEurofirst 300 de 0,92% et le Stoxx 600 de 0,83%.

Alors que la Chine est confrontée à sa pire flambée épidémique depuis mars dernier, la municipalité de Pékin a lancé une vaste campagne de dépistage, Shanghai va tester l'ensemble de son personnel médical et les autorités de Hong Kong ont décidé de confiner un quartier entier du territoire.

En Europe, la France imposera dès ce week-end un test PCR à tout voyageur arrivant d'un autre pays de l'Union européenne et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a jugé "très grave" la situation sanitaire sur le continent.

Aux Etats-Unis, 24 heures seulement après avoir pris des fonctions, Joe Biden a promulgué une série de décrets visant à amplifier la lutte contre l'épidémie, dont l'un prévoit une quarantaine pour les voyageurs étrangers.

VALEURS

Tous les grands secteurs de la cote sont dans le rouge mais les craintes liées aux dernières mesures de restriction en date affectent en premier lieu les secteurs les plus sensibles aux fluctuations de l'activité économique: l'indice Stoxx de l'énergie cède 1,55%, celui de l'automobile 1,75%, celui des matières premières 1,43%.

Dans le transport aérien et le tourisme, Air France-KLM perd 3,71%, Lufthansa 2,29% et IAG 3,57% tandis que le tour-opérateur TUI chute de 8,52%.

Airbus abandonne 1,25% au lendemain de l'annonce d'une remontée plus lente que prévu initialement des cadences de production de sa gamme A320.

Après une ouverture en hausse, Rémy Cointreau recule de 0,68% malgré l'annonce d'un rebond de son chiffre d'affaires trimestriel.

A la hausse, Siemens s'adjuge 4,51%, le marché saluant des résultats trimestriels préliminaires supérieurs aux attentes.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a terminé en baisse de 0,44%, la prudence l'ayant emporté après le plus haut de 30 ans inscrit la veille et avant le début de la saison des publications de résultats au Japon. Sur la semaine, l'indice phare du marché japonais affiche une progression de 0,39%, sa quatrième performance hebdomadaire positive d'affilée.

En Chine, les prises de bénéfice ont dominé la séance et le SSE Composite de Shanghai a fini en repli de 0,4% tandis que le CSI 300 grappillait 0,09% après avoir passé la majeure partie de la journée dans le rouge.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices boursiers américains suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse de 0,4% à 0,7%.

Jeudi, la Bourse de New York a fini sur de faibles variations, les indices se stabilisant à des niveaux record avec l'optimisme suscité sur les marchés par la prise de fonction de Joe Biden.

L'indice Dow Jones a cédé 12,37 points (-0,04%) à 31.176,01, non loin du record inscrit en séance à 31.272,22. Le S&P-500, plus large, a grignoté 1,22 point, soit 0,03%, suffisant pour inscrire un record de clôture à 3.853,07 et le Nasdaq Composite a avancé de 73,67 points (0,55%) à 13.530,92 points, lui aussi à un plus haut historique.

Intel, qui a publié ses résultats juste avant la clôture, a bondi de 6,5% après avoir dit prévoir un chiffre d'affaires et un bénéfice du premier trimestre supérieurs aux attentes du marché. Mais le titre a cédé 4,7% par la suite dans les transactions hors séance faute de précisions du groupe sur sa stratégie d'externalisation de la production.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans se stabilise autour de -0,5% après être repassé au-dessus de ce seuil jeudi en réaction aux déclarations de Christine Lagarde sur la possibilité que la Banque centrale européenne (BCE) n'utilise pas la totalité de 1.850 milliards d'euros alloués à son programme d'assouplissement quantitatif PEPP.

Son équivalent américain revient sous 1,1% après avoir dépassé 1,11% dans les échanges en Asie. Il avait fini en hausse jeudi sur le marché américain, tiré par la remontée des anticipations d'inflation.

CHANGES

Favorisé par le regain d'aversion au risque, le dollar regagne un peu de terrain face aux autres grandes devises (+0,02%) mais ne fait ainsi que réduire ses pertes de la semaine, qui avoisinent 0,6% après deux semaines consécutives de hausse.

L'euro oscille pour sa part autour de 1,2170 dollar, conservant les gains engrangés jeudi après la réunion de la BCE.

PÉTROLE

Le marché pétrolier efface la majeure partie de ses gains de la veille, rattrapé par la crainte de voir la résurgence de l'épidémie de coronavirus en Chine peser sur la demande.

Le Brent abandonne 1,46% à 55,28 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,6% à 52,28 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand