Les principales Bourses européennes reculent en début de séance vendredi, une actualité nourrie dans le domaine des fusions-acquisitions ne parvenant pas à faire oublier aux investisseurs les interrogations sur l'évolution de la pandémie de coronavirus et les doutes sur la solidité de la reprise économique.

À Paris, le CAC 40 perd 0,29% à 5024,98 points vers 08h10 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,44% tandis qu'à Francfort, le Dax est quasi stable (+0,04%).

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,08%, le FTSEurofirst 300 de 0,12% et le Stoxx 600 de 0,1%.

Le sentiment de marché reste influencé par le flux de nouvelles sur la pandémie et les dernières ne sont guère réjouissantes: la France a enregistré jeudi un nombre quotidien record de nouveaux cas d'infection par le coronavirus et au Royaume-Uni, le ministre de la Santé a souligné l'accélération des admissions à l'hôpital.

Paris et Londres ont donc annoncé un durcissement des mesures de prévention de la propagation du virus dans plusieurs régions.

"Les marchés voient d'un très mauvais oeil la perspective d'un reconfinement en Europe qui imposerait un coup d'arrêt dans la dynamique de reprise observée par l'économie depuis le mois de mai", explique Guillaume Dejean, analyste de Western Union Business Solutions.

Les doutes sur l'évolution de la conjoncture économique sont aussi nourris par les déclarations de la Réserve fédérale américaine sur le ralentissement de la reprise, celles de Banque d'Angleterre sur un possible recours à des taux d'intérêt négatifs ou les chiffres toujours élevés des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

La suite de la séance sera animée par la première estimation de l'indice de confiance du consommateur américain de l'université du Michigan et par les "quatre sorcières", c''est-à-dire les échéances simultanées de contrats à terme et d'options sur indices et sur actions.

VALEURS

La plus forte baisse sectorielle du début de séance est pour le compartiment du transport et du tourisme, toujours sensible aux craintes sur la situation sanitaire et dont l'indice Stoxx recule de 2,23% avec entre autres des replis de 5,7% pour l'organisateur de croisières Carnival et de 7,88% pour IAG, la maison mère des compagnies aériennes British Airways et Iberia.

A Paris, ADP abandonne 4,47% et Accor 2,16%.

Les opérateurs de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield et Klépierre cèdent respectivement 12,59% et 10,34% deux jours après l'annonce par le premier d'un vaste plan de renforcement de son bilan.

A la hausse, plusieurs valeurs impliquées dans des projets de M&A se distinguent, comme Euronext, en tête de l'indice parisien SBF 120 avec une hausse de 3,57% après l'ouverture de discussions exclusives avec LSE Group (+0,48%) en vue du rachat de la Bourse de Milan.

A Francfort, le fabricant de plastiques Covestro s'adjuge 6,95% après des informations de presse évoquant l'intérêt d'Apollo Global Management pour un éventuel rachat.

A Madrid, Caixabank gagne 0,19% après l'annonce du rachat de Bankia (-2,08%), largement anticipée ces derniers jours.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé la journée sur une hausse timide de 0,18%, la prudence limitant les achats à proximité du plus haut de près de sept mois touché lundi et avant un week-end de quatre jours, puisque les marchés japonais seront fermés lundi et mardi, jours fériés dans l'archipel.

Sur la semaine, le Nikkei a perdu 0,2%.

En Chine, le SSE Composite de Shanghaï a gagné 2,07% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale 2,25%, profitant entre autres de la progression des valeurs financières dans l'espoir de nouvelles mesures de soutien au crédit.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent pour l'instant une ouverture en légère hausse pour le Standard & Poor's 500 et un rebond plus marqué pour le Nasdaq mais un nouveau repli pour le Dow Jones.

Ce dernier a cédé 0,47% jeudi, une séance de nouveau marquée par la poursuite des dégagements sur les valeurs technologiques, pour finir à 27.901,98 points et le S&P-500 a perdu 0,84%, à 3.357,01 points. De son côté, le Nasdaq Composite a reculé de 1,27% à 10.910,28 points.

TAUX

Malgré le regain de défiance pour le risque, les rendements obligataires de référence de la zone euro sont pratiquement stables, ayant déjà reculé jeudi après les déclarations de la Banque d'Angleterre.

Celui du Bund allemand à dix ans s'affiche à -0,489% après être revenu la veille en séance à -0,512%.

Le dix ans américain, lui, est quasi inchangé à 0,6855%

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar poursuit son repli face à un panier de devises de référence (-0,05%) et se dirige vers une performance négative sur l'ensemble de la semaine, dominée pour les cambistes par les déclarations jugées peu encourageantes de la Fed.

L'euro poursuit en revanche sa remontée, à 1,1844 dollar.

Le grand gagnant de la semaine est le yen, qui a touché jeudi un plus haut de sept semaines contre le billet vert et de six semaines contre l'euro.

La livre sterling, elle, se stabilise après les pertes subies jeudi en réactions aux déclarations de la Banque d'Angleterre sur les taux négatifs.

PÉTROLE

Les prix du brut montent pour la quatrième séance consécutive, soutenus désormais par des prévisions de Goldman Sachs selon lesquelles le marché est déficitaire et par la menace d'un nouvel ouragan dans le golfe du Mexique.

Le Brent gagne 0,53% à 43,53 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,49% à 41,17 dollars.

L'un et l'autre se dirigent vers une progression de près de 10% sur l'ensemble de la semaine après deux semaines de baisse marquée.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand