À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,57% (29,59 points) à 5.252,43 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,26% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,74%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,51%, le FTSEurofirst 300 0,63% et le Stoxx 600 0,51%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en territoire positif, le Dow Jones s'adjugeant 0,46% et le Nasdaq Composite 0,23%. L'indice de volatilité Vix était alors en recul à 18,87.

"Le sentiment s'améliore à Wall Street, les traders sont partis à la chasse aux bonnes affaires", explique David Madden, de CMC Markets. "Le contexte politique ne s'est pas réellement amélioré mais, ce qui est plus important pour les intervenants, il ne s'est pas détérioré."

Si le rebond des valeurs technologiques reste prudent (+0,36% pour le secteur en Europe, +0,06% pour l'indice MSCI des techs américaines), la tendance générale profite de la forte hausse des cours du pétrole: le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagnent plus de 1,8%, profitant pêle-mêle des tensions au Moyen-Orient, de l'évocation de sanctions américaines visant l'Iran et de la perspective d'une nouvelle baisse de la production du Venezuela.

Facebook, dont la chute avait provoqué lundi un mouvement général de défiance vis-à-vis des valeurs technologiques, et un recul marqué de la plupart des indices actions, cède encore 4,76%; le premier réseau social mondial est désormais visé par plusieurs enquêtes sur l'affaire des soupçons d'utilisation non autorisée de données personnelles de ses utilisateurs par une société extérieure.

PAS D'AVANCÉE AU G20 SUR LES TENSIONS COMMERCIALES

L'attention des investisseurs se tourne désormais vers Washington, où la Réserve fédérale américaine réunit son comité de politique monétaire (FOMC), pour préparer les décisions qui seront annoncées mercredi à 18h00 GMT, avant une conférence de presse du nouveau président de l'institution, Jerome Powell.

Au-delà de la hausse de taux d'un quart de point attendue à l'issue de cette réunion, les investisseurs décortiqueront les nouvelles prévisions de croissance et d'inflation et une éventuelle modification des "dot plot", les anticipations de taux des responsables de la Fed, pour mieux évaluer la probabilité d'une accélération du resserrement monétaire, qui pourrait se traduire par quatre hausses de taux au total cette année.

"Si le nombre de membres à anticiper quatre hausses des taux augmente par rapport au dernier comité, cela sera interprété de manière négative par le marché", explique Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Au-delà, ajoute-t-il, Jerome Powell "devra notamment nous éclairer sur l'impact de la politique fiscale de M. Trump sur l'inflation américaine. Il se prononcera probablement aussi sur les risques de protectionnisme initiés par le président des Etats-Unis."

Les tensions commerciales restent en effet aux yeux des investisseurs l'un des principaux facteurs de risque pour les marchés. Et la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 à Buenos Aires n'a rien résolu: selon le ministre allemand Olaf Scholz, les craintes d'une guerre commerciale mondiale ont dominé les débats.

PUBLICIS SANCTIONNÉ APRÈS SON PLAN STRATÉGIQUE

Sur le marché des changes, les anticipations liées à la Fed profitent au dollar américain, qui s'apprécie de 0,67% face à un panier de devises de référence et a atteint son plus haut niveau depuis le 1er mars.

L'euro, lui, est revenu sous 1,2250 dollar

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement à dix ans américain poursuit sa remontée pour dépasser désormais 2,88%, tout comme le deux ans, à plus de 2,336%.

En Europe, la séance a été marquée par le repli des rendements des pays "périphériques" de la zone euro, sur fond d'interrogations sur les perspectives de croissance et d'inflation. Le dix ans italien est par exemple revenu sous 1,9% pour la première fois depuis près de deux mois et l'espagnol sous 1,3%, au plus bas depuis plus de 14 mois.

Côté actions, la journée a profité entre autres aux valeurs susceptibles de profiter de la vigueur du dollar, comme Airbus (+2,12%) ou LVMH (+2,26%). A l'opposé, Publicis a cédé 4,03%, la plus forte baisse du CAC 40, après la présentation de son nouveau plan stratégique, qui n'a manifestement pas suffi à vaincre la défiance des investisseurs.

(Edité par Véronique Tison)

par Marc Angrand