PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse mais la plupart des Bourses européennes reculent à mi-séance mercredi, les craintes lancinantes d'un retour durable de l'inflation ayant pris le pas sur le ton rassurant adopté la veille par Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, sur l'évolution de la politique monétaire.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture stable pour le Standard & Poor's 500 mais une progression de 0,08% pour le Dow Jones et de 0,07% pour le Nasdaq 100, qui pourrait suffire à l'indice pour inscrire un record.

À Paris, le CAC 40 perd 0,58% à 6.573,04 points vers 11h05 GMT et à Francfort, le Dax recule de 0,65% alors qu'à Londres, le FTSE 100 gagne 0,35% avec la progression des valeurs pétrolières et minières.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,69%, le FTSEurofirst 300 de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,36%.

La séance européenne avait pourtant débuté dans le vert au lendemain de l'audition de Jerome Powell au Congrès à Washington, durant laquelle le patron de la Fed a souligné que l'inflation ne serait pas le seul facteur déterminant d'une éventuelle hausse des taux d'intérêt.

Mais la tendance s'est inversée dans la matinée après la publication des indices PMI "flash" européens, qui confirment sans surprise la vigueur de la reprise économique mais soulignent la montée des tensions inflationnistes.

"Les efforts de la Fed pour apaiser la réaction négative à la réunion du FOMC la semaine dernière ont ramené une certaine stabilité, Jerome Powell ayant apaisé les craintes d'une inflation rampante et d'un resserrement monétaire rapide", explique Joshua Mahony, analyste senior d'IG, tout en soulignant "qu'il y a toujours un risque que la hausse continue des prix force la banque centrale à resserrer sa politique plus tôt qu'attendu".

VALEURS EN EUROPE

La plus forte baisse sectorielle en Europe est pour la distribution, dont l'indice Stoxx cède 1,26% alors que le compartiment des matières premières s'adjuge 0,51%.

A Paris, le début de séance a été marqué par le repli des valeurs du luxe après l'abaissement des recommandations de HSBC sur le secteur: Kering perd 2,91%, LVMH 1,57% et Hermès 1,96%.

A la hausse, Pernod Ricard (+2,14%) profite du relèvement de sa prévision de croissance du résultat d'exploitation annuel.

La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour Bank of Ireland, qui chute de 4,61% après les déclarations du gouvernement de Dublin sur son intention de commencer à réduire sa participation au capital (13,9% aujourd'hui) d'ici la fin de l'année.

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se stabilise à 1,475% après le recul favorisé mardi par les déclarations de Jerome Powell au Congrès. Il était monté avant l'audition à 1,509%.

Le recul des rendements des Treasuries influence la tendance en Europe: le rendement du Bund allemand à dix ans est en baisse d'un peu plus d'un point de base à -0,176%, tout comme son équivalent français à 0,159%.

La baisse est plus marquée pour le rendement italien à 0,8796% (-1,8 point) après le feu vert de la Commission européenne au plan de relance de 191,5 milliards d'euros soumis par Rome.

CHANGES

Le dollar cède un peu de terrain face aux autres grandes devises (-0,03%) après les déclarations de Jerome Powell. L'euro en profite pour remonter autour de 1,1945 dollar, s'éloignant ainsi un peu plus du point bas de près de deux mois et demi touché lundi à 1,1845.

Le bitcoin reprend 5,04% à 34.186,39 dollars au lendemain de sa chute sous 30.000 dollars pour la première fois depuis janvier, plus de 55% en dessous de son record d'avril.

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite des chiffres de l'American Petroleum Institute (API) montrant une baisse plus marquée qu'attendu de 7,2 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

Le Brent gagne 0,83% à 75,43 dollars le baril après avoir atteint, à 75,66, son plus haut niveau depuis octobre 2018 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,7% à 73,36 après un pic à 73,58.

L'Energy Information Administration (EIA), rattachée au département de l'Energie, doit publier ses propres chiffres sur les stocks américains à 14h30 GMT.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand