PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi et Wall Street hésitait à mi-séance, l'absence de catalyseur incitant les investisseurs à rester sur la touche à la veille des deux grands rendez-vous économiques de la semaine: la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis.

Parallèlement, le reflux des craintes de voir la Réserve fédérale s'engager prochainement sur la voie d'une diminution de ses achats d'obligation favorise la baisse des rendements obligataires et celle du dollar.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,19% (12,44 points) à 6.563,45 points alors qu'à Londres, le FTSE 100 reculait de 0,2% et qu'à Francfort, le Dax abandonnait 0,38%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé sur une hausse de 0,02%, le FTSEurofirst 300 de 0,14% et le Stoxx 600 de 0,09%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en légère hausse, la progression des valeurs de la santé et des hautes technologies l'emportant sur la baisse des financières: le Dow Jones avançait de 0,08%, le Standard & Poor's 500 de 0,12% et le Nasdaq Composite de 0,27%.

Les marchés espèrent en savoir plus jeudi à la fois sur les intentions de la BCE en matière d'achats d'obligations sur les marchés pour les prochains mois et sur l'évolution des prix aux Etats-Unis, les perspectives d'inflation restant l'une des préoccupations majeures, avec des implications potentielles pour toutes les classes d'actifs.

Sur ce point, les derniers chiffres de l'inflation chinoise n'ont guère rassuré, la hausse des prix à la production ayant atteint en mai son rythme le plus élevé depuis 12 ans.

La Banque du Canada a toutefois laissé sa politique monétaire inchangée en expliquant que le taux d'inflation ne devrait pas dépasser durablement 2% avant le second semestre 2022.

TAUX

Si les rendements obligataires de référence ont repris quelques couleurs après l'ouverture de Wall Street, ils accusent encore une baisse marquée par rapport à mardi, confirmant que le scénario du "tapering", une diminution progressive des achats de titres des banques centrales qui favoriserait la hausse des taux de marché, n'est plus privilégié par une majorité d'investisseurs.

Le dix ans américain, revenu sous 1,5% pour la première fois depuis le 7 mai, s'affiche à 1,5009% après un plus bas à 1,472%.

Son équivalent allemand a fini la journée à -0,244% après un plus bas de plus d'un mois à -0,268%; quant au dix ans français il est brièvement repassé sous 0,1% depuis le 28 avril.

VALEURS

Le mouvement de baisse générale des rendements affecte les valeurs financières: l'indice Stoxx européen des banques a cédé 1,01%, comme celui de l'assurance.

La plus mauvaise performance sectorielle du jour est pour le compartiment des matières premières (-1,78%), que des traders expliquent par des craintes d'encadrement des prix en Chine après une accélération des prix à la production en mai.

A la hausse, le compartiment du transport et des loisirs (+0,88%) a bénéficié de l'assouplissement des recommandations américaines aux voyageurs, avec par exemple des hausses de 2,89% pour Lufthansa, 8,15% pour ADP et 9,43% pour Dufry.

CHANGES

Le dollar est pratiquement inchangé face aux autres grandes devises après un bref accès de faiblesse en réaction au passage du rendement à dix ans américain sous 1,5%.

L'euro s'apprécie légèrement, autour de 1,2180 dollar, après un pic à 1,2218 au moment de l'ouverture de Wall Street.

La livre sterling, elle, souffre des tensions persistantes entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur l'application de l'accord post-Brexit.

PÉTROLE

Le marché pétrolier s'est retourné légèrement à la baisse après l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) américaine d'une augmentation plus marquée qu'attendu des stocks de carburants et d'autres produits distillés aux Etats-Unis la semaine dernière.

Le Brent perd 0,04% à 72,19 dollars le baril après un pic à 72,87 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,31% à 69,82 dollars après avoir atteint 70,62.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)