L'agence des Nations unies a décrit le Soudan comme la plus grande crise de la faim au monde, la région occidentale du Darfour étant la plus menacée, alors que la guerre civile de 15 mois au Soudan, qui a déplacé des millions de personnes et déclenché des violences ethniques, s'éternise.
Le directeur national du PAM, Eddie Rowe, a déclaré que des milliers de tonnes d'aide étaient bloquées au point de passage de Tina, à la frontière avec le Tchad, ce qui a incité l'organisation à rouvrir les négociations avec le gouvernement allié à l'armée pour ouvrir un autre point de passage, plus au sud, appelé Adre, qui fonctionne par tous les temps.
"Vous avez ces énormes rivières. À l'heure où je vous parle, notre convoi, qui est censé transporter plus de 2 000 tonnes, est bloqué", a-t-il déclaré à Reuters depuis Port-Soudan. Interrogé sur l'état d'avancement des pourparlers qui ont repris cette semaine, il a répondu : "C'est du 50/50".
Le PAM cherche maintenant à obtenir l'autorisation d'acheminer un important convoi de 70 camions par un itinéraire peu fréquenté de plus de 1 000 kilomètres entre Port-Soudan et le Darfour, ce qui, selon M. Rowe, impliquera de traverser les lignes de combat des forces armées soudanaises, des forces d'appui rapide et de diverses milices.
Il a ajouté que cet itinéraire, essentiellement désertique, avait déjà fonctionné par le passé, mais en dehors de la saison des pluies, et que le dernier voyage avait duré des semaines et avait été "semé d'embûches".
Dans une autre interview, Mona Rishmawi, membre de la mission d'enquête des Nations unies sur le Soudan, a déclaré à Reuters qu'elle avait rencontré des réfugiés du Darfour au Tchad qui lui avaient raconté leur fuite alors qu'ils n'avaient pratiquement pas d'eau et qu'ils mangeaient de l'herbe le long de la route. "Il ne fait aucun doute que les gens meurent de faim", a-t-elle déclaré.
