FRANCFORT, 5 mars (Reuters) - La plupart des banques allemandes accepteront l'accord d'échange de dette négocié entre Athènes et l'Institut de la finance internationale (Ifi), qui prévoit une perte de plus de la moitié de la valeur de leurs obligations grecques, apprend-on de sources au fait de la situation.

Les banques allemandes détiennent quelque 15 milliards d'euros de dette grecque en valeur nominale, mais la plupart ont déjà inscrit dans leurs comptes une dépréciation de près de 75% de la valeur de ces avoirs.

FMS Wertmanagement, exposé à lui seul à plus de 8 milliards d'euros de dette grecque, acceptera l'accord, a fait savoir lundi une source proche du groupe.

Cette structure publique de défaisance ("bad bank"), créée pour accueillir les créances toxiques d'Hypo Real Estate au moment de sa nationalisation, doit se prononcer officiellement sur sa participation dans le courant de la semaine, a précisé la source.

Commerzbank, qui détenait à l'origine près de 3 milliards d'euros d'obligations grecques mais a depuis déprécié son exposition à 800 millions d'euros, a dit le mois dernier n'avoir pas vraiment d'autre choix que d'accepter la décote.

Deutsche Bank, qui avait initialement une exposition de 1,6 milliard d'euros, a dit lundi qu'elle participerait à l'échange de dette. Son président du directoire Josef Ackermann, en était l'un des principaux négociateurs en tant que président de l'Ifi.

Ces banques n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Le directeur général de l'Ifi, Charles Dallara, s'est montré optimiste ce week-end quant au succès de l'échange de dette, auquel les créanciers privés d'Athènes ont jusqu'au 8 mars pour participer. (voir )

Allianz et le réassureur Munich Re doivent encore faire part de leurs intentions mais les analystes s'attendent à ce qu'ils y participent.

Un échec de la procédure compromettrait le deuxième plan d'aide à la Grèce de 130 milliards d'euros convenu avec l'Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). (Bureau de Francfort, Natalie Huet pour le service français, édité par Jean Décotte)