Dans un de ses rapports annuels les plus optimistes de ces dernières années, la BRI, organe international de coordination des grandes banques centrales, estime que la croissance mondiale pourrait bientôt retrouver sa moyenne de long terme étant donné la vive amélioration du sentiment des acteurs économiques au cours des 12 derniers mois.

"La croissance s'approche de ses moyennes de long terme, les taux de chômage, en recul, tutoient leurs niveaux d'avant-crise, et les taux d'inflation se rapprochent des objectifs fixés par les banques centrales", souligne la BRI.

Cette dernière identifie toutefois quatre risques "susceptibles de compromettre la viabilité de la croissance à moyen terme : une hausse de l'inflation ; des tensions financières accompagnant l'arrivée à maturité des cycles financiers ; une baisse de la consommation et de l'investissement due, pour l'essentiel, au poids de la dette ; et une montée du protectionnisme".

Hyun Song Shin, chargé de la recherche au sein de BRI, a dit à Reuters que le premier risque, celui d'une montée de l'inflation, a pour l'instant peu de chances de se matérialiser étant donné que l'accélération de la croissance dans les principales économies mondiales n'avait entraîné ni envolée des prix à la consommation ni poussée des salaires.

Il ajoute que les nouvelles technologies ainsi que les pratiques actuelles en cours dans les différents lieux de travail jouaient leur rôle dans l'absence de pressions inflationnistes.

"Comme nous sortons d'une très longue période de politique monétaire très accommodante, quoi que nous fassions, il faudra le faire avec prudence", a poursuivi Hyun Song Shin.

"Mais si nous attendons trop longtemps, le dénouement de ces politiques très accommodantes sera beaucoup plus difficile. Même s'il peut y avoir des cahots sur la route, il est hautement recommandé de garder le cap et d'entamer un processus de normalisation."

La Réserve fédérale américaine a déjà commencé cette "normalisation", en annonçant il y a 10 jours une nouvelle hausse de taux, tout en précisant les modalités techniques de la future réduction progressive de son bilan.

Le 8 juin, la Banque centrale européenne (BCE) a abandonné toute référence à d'éventuelles baisses de taux face à l'amélioration des perspectives économiques dans la zone euro, même si la faiblesse persistante de l'inflation l'a amenée à maintenir en l'état sa politique monétaire ultra-accommodante.

La Banque du Japon a également observé le statu quo monétaire le 16 juin, tout en se montrant plus optimiste au sujet de la consommation des ménages et de l'économie mondiale, des éléments susceptibles de consolider la reprise à l'oeuvre dans le pays.

(Marc Jones, Benoit Van Overstraeten pour le service français)