Les candidats à la présidentielle sud-coréenne s'affronteront dimanche soir lors de leur premier débat télévisé, en amont de l'élection anticipée du 3 juin destinée à désigner le successeur de l'ancien président Yoon Suk Yeol, destitué après avoir brièvement instauré la loi martiale en décembre dernier.
Le débat de dimanche, premier d'une série de trois rencontres télévisées prévues au cours des deux prochaines semaines, portera principalement sur la relance d'une économie en difficulté, un enjeu central de cette campagne électorale.
Quatrième économie d'Asie, la Corée du Sud a enregistré une contraction au premier trimestre, les exportations et la consommation ayant marqué le pas sur fond d'inquiétudes liées à l'impact des tarifs douaniers agressifs imposés par Washington et à l'instabilité politique intérieure.
Le pays a entamé des négociations commerciales avec les États-Unis et cherche à obtenir une exemption de ces tarifs. Après que le président américain Donald Trump a imposé en avril des droits de douane de 25 % à la Corée du Sud, Séoul a été l'un des premiers pays à engager des discussions en face-à-face avec Washington, emboîtant le pas au Japon.
Lee Jae-myung, candidat du principal parti d'opposition, le Parti démocrate, et favori dans la course, s'est engagé à porter les investissements dans l'intelligence artificielle à 100 000 milliards de wons (soit 71,52 milliards de dollars) et à instaurer un crédit d'impôt à la production pouvant atteindre 10 % pour les semi-conducteurs fabriqués et vendus sur le territoire national.
Kim Moon-soo, candidat à la présidence pour le parti conservateur du Pouvoir du peuple, promet de créer une agence gouvernementale dédiée à l'innovation réglementaire et d'allouer plus de 5 % du budget à la recherche et au développement.
Selon le dernier sondage Gallup Korea publié vendredi, Lee devance largement avec 51 % des intentions de vote, tandis que Kim accuse un retard important, recueillant 29 % de soutien.
L'ancien président Yoon a été évincé le mois dernier, à la suite de sa brève imposition de la loi martiale le 3 décembre, un événement qui a plongé le pays dans la tourmente politique et déclenché la tenue de cette élection anticipée.
Lee a appelé plus tôt dans la journée à une réforme constitutionnelle permettant l'instauration d'un mandat présidentiel de quatre ans renouvelable une fois, ainsi qu'à l'adoption d'un système à deux tours pour l'élection présidentielle, qui serait soumis à référendum.
À l'heure actuelle, les présidents sud-coréens ne peuvent exercer qu'un mandat unique de cinq ans.
Il a également promis de limiter le droit présidentiel de proclamer la loi martiale et de demander des comptes aux responsables de la déclaration de la loi martiale du 3 décembre.
« Nous devons unir la force du peuple pour les écarter et les tenir strictement responsables », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
(1 dollar = 1 398,1200 wons)