La Bourse a réagi à un article du New York Times voulant qu'après l'équipementier des télécoms Huawei, Washington puisse cibler le fabricant chinois de caméras de surveillance Hikvision en limitant ses capacités d'achat de composants auprès de sociétés américaines.

Le NYSE s'était repris mardi dans le sillage des valeurs technologiques à la suite de l'allégement des mesures américaines limitant les activités de Huawai Technologies, un geste qui avait apaisé momentanément les craintes de durcissement du conflit commercial entre Washington et Pékin.

L'indice Dow Jones a perdu 100,72 points, soit 0,39%, à 25.776,61 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 8,09 points, soit 0,28%, à 2.856,27 points. Le Nasdaq Composite a laissé 34,88 points (0,45%) à 7.750,84 points.

Dans ce contexte commercial extrêmement instable, l'indice S&P-500 est bien parti pour subir sa première perte mensuelle depuis la tempête de décembre dernier.

La publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale n'a guère eu d'impact sur le marché.

L'approche patiente en matière de politique monétaire sera sans doute encore la norme "pendant quelque temps", ont convenu les responsables de la Fed, lit-on dans les minutes.

"Je ne pense pas que la Fed soit une priorité du marché actuellement", a dit Robert Phipps (Per Stirling Capital Management).

"Parfois, les facteurs géopolitiques l'emportent sur tout le reste et ça se vérifie de plus en plus à présent", a-t-il ajouté. "La réunion de la Fed a eu lieu avant qu'un accord potentiel parte en fumée".

Le volume a été de six milliards de titres échangés contre une moyenne de 6,94 milliards sur les 20 séances précédentes.

VALEURS

Qualcomm a chuté de 10,86%. Le groupe de semi-conducteurs a entravé la concurrence sur le marché des puces de modems et a abusé de sa position dominante pour réclamer des redevances excessives sur ses licences, a déclaré mardi une juge fédérale aux Etats-Unis.

Les distributeurs ont bouclé leurs trimestriels sur une note morose le plus souvent. Lowe's a lâché 11,8% après avoir revu en baisse sa prévision de bénéfice annuel.

Nordstrom a perdu 9,25% parce qu'il a lui aussi abaissé sa prévision de bénéfice et de chiffre d'affaires annuels.

En revanche Target a pris 7,75%, plus fort gain du S&P-500, son bénéfice et ses ventes à périmètre comparables trimestriels ayant battu le consensus.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aucun indicateur majeur n'a été publié.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé mercredi en ordre dispersé une séance sans tendance claire faute de catalyseurs à la hausse ou à la baisse et en l'absence d'évolution nette du dossier des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,12% (6,48 points) à 5.378,98 points après avoir tenté en vain de repasser le seuil des 5.400 points. A Londres, le FTSE 100, soutenu par la baisse de la livre sterling, a gagné 0,07% et à Francfort, le Dax a fini sur une progression de 0,21% après avoir passé une partie de la séance dans le rouge.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé pratiquement inchangé, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,03% et le Stoxx 600 de 0,08%.

TAUX

Les rendements ont subi eux aussi la pression des tensions commerciales avivées entre grandes puissances, qui ont fait passer au second plan des minutes de la Réserve fédérale sans surprise.

La saga du Brexit prélève également son tribut.

L'ultime pari de Theresa May sur le Brexit a échoué au Royaume-Uni, où des élus de son propre Parti conservateur ont rejeté ses propositions et l'appellent mercredi à quitter la tête du gouvernement.

Le rendement à 10 ans était à 2,39% contre 2,43% mardi soir. Celui à 30 ans passait de 2,84% à 2,81% et celui du deux ans de 2,26% à 2,23%.

CHANGES

Le dollar évoluait non loin d'un plus haut d'un mois face à un panier de devises de référence, réagissant au renouvellement de l'engagement de la Fed à faire preuve de "patience" en matière de gestion de la politique des taux.

Ce qu'il faut comprendre, a dit Juan Perez (Tempus), c'est que la Fed "ne peut se permettre ni de monter ni de baisser les taux".

Même si les investisseurs en actifs risqués ont poussé un soupir de soulagement lorsque les Etats-Unis ont assoupli, au moins momentanément, les restrictions sur Huawei, l'absence de véritable percée dans les négociations les rend nerveux.

Les tendances du yen et du franc suisse, devises refuge par excellence en hausse de 0,17% et 0,14% respectivement, en sont la preuve.

L'indice du dollar se traite par ailleurs en hausse de 0,03% à 98,089, non loin de son plus haut d'un mois de 98,134.

PETROLE

Les cours du pétrole ont terminé en forte baisse mercredi sur le Nymex en raison de la hausse inattendue des stocks de brut américain la semaine dernière.

A SUIVRE MERCREDI 23 MAI :

Publication des indices PMI européens de mai en version flash et de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, étalées de 07h15 GMT à 08h00 GMT.

Publication, à 11h30 GMT, du compte rendu de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) du 10 avril.

(Shreyashi Sanyal et Sruthi Shankar et April Joyner, avec Laila Kearney, Gertrude Chavez-Dreyfuss,; Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Wilfrid Exbrayat