À Paris, le CAC 40 a fini sur un repli de 0,24% à 4.983,15 points. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,27% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,4%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,2%, le FTSEurofirst 300 0,19% et le Stoxx 600 0,26%.

Les déclarations de Donald Trump publiées lundi par le Wall Street Journal sur sa volonté de poursuivre le relèvement des droits de douane sur les produits chinois ont douché les espoirs d'un compromis à l'issue de la rencontre prévue en fin de semaine à Buenos Aires, en marge du sommet du G20, entre le président américain et son homologue chinois, Xi Jinping.

"Le marché reste fragile et pour cette raison, à chaque fois que les droits de douane reviennent dans le paysage, on s'inquiète", explique Peter Cardillo, chef économiste de marché de Spartan Capital Securities à New York.

VALEURS

Emblématique de cette sensibilité aux nouvelles concernant le commerce international, le secteur automobile a creusé ses pertes en fin de séance en réaction à un article de l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche selon lequel l'administration américaine pourrait imposer des tarifs douaniers de l'ordre de 25% sur les importations automobiles de tous les pays à l'exception du Canada et du Mexique.

L'indice sectoriel Stoxx a perdu 2,52%, à Francfort, Volkswagen a cédé 4,01%, Daimler 2,41% et BMW 1,34%; à Paris, Valeo a lâché 5,34%, la plus forte baisse du CAC.

Le compartiment européen des matières premières a quant à lui perdu 2,37%, pénalisé entre autres par la chute des cours à terme du minerai de fer en Chine à leur plus bas niveau depuis quatre mois et demi.

En dehors des préoccupations commerciales et douanières, le voyagiste britannique Thomas Cook a chuté de 22,62% après un nouvel avertissement sur ses résultats.

A la hausse, Osram Licht a bondi de 16,31% après un article de Bloomberg sur un projet de rachat par Bain Capital.

EDF a fini sur un gain de 0,43% après avoir cédé jusqu'à 4,5% en séance en réaction aux annonces de l'Elysée sur la transition énergétique, qui risquent d'alimenter durablement les interrogations sur la stabilité du groupe et sa structure.

À WALL STREET

Au moment de la clôture des marchés européens, Wall Street évoluait proche de l'équilibre, les principaux indices ayant effacé l'essentiel ou la totalité de leurs pertes du début de séance.

Le Dow Jones cédait 0,42% dans les premiers échanges et le Nasdaq 0,53%, pénalisés entre autres par les valeurs technologiques, toujours sensibles aux préoccupations liées aux barrières commerciales.

Apple, directement visé par les dernières menaces de Donald Trump, perdait 0,46% mais la baisse la plus marquée du Dow était pour United Technologies, qui chutait de plus de 6% après l'annonce de sa scission en trois sociétés indépendantes.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les marchés n'ont enregistré aucune réaction notable aux deux indicateurs américains du jour, qu'il s'agisse de l'indice S&P/Case-Shiller des prix immobiliers, conforme aux attentes, ou de l'indice de confiance du consommateur du Conference Board, en repli plus marqué qu'attendu.

CHANGES

Le dollar profite en revanche des déclarations de Richard Clarida, vice-président de la Réserve fédérale, favorables à la poursuite du relèvement des taux d'intérêt même s'il prône une surveillance attentive de l'évolution des indicateurs économiques.

Le billet vert s'apprécie de 0,35% face à un panier de référence et l'euro revient à 1,1280 dollar.

Un autre responsable de la Fed, James Bullard, a estimé de son côté que des "failles" dans la reprise économique en cours pourraient venir compliquer la tâche de la banque centrale.

Les cambistes attendent maintenant le discours que doit prononcer mercredi le président de l'institution, Jerome Powell.

TAUX

La perte d'appétit pour le risque provoquée par les derniers propos de Donald Trump sur le commerce favorise le repli sur les emprunts d'Etat et donc la baisse des rendements des bons du Trésor américain.

Le rendement des Treasuries à dix ans revient ainsi autour de 3,065%.

En Europe, la séance a été marquée avant tout par la détente confirmée des rendements des pays "périphériques" de la zone euro, favorisée par l'espoir d'un compromis entre Rome et Bruxelles sur le budget italien.

L'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans italiens et allemands a fini la journée quasi stable à un peu plus de 290 points de base.

Les rendements espagnols et portugais, eux, sont parallèlement revenus à leur plus bas niveau depuis un mois..

PÉTROLE

Après leur rebond de lundi, les cours du brut se stabilisent, à un peu plus de 60 dollars le baril pour le Brent et autour de 51,60 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).

Le marché pétrolier pourrait rester hésitant jusqu'à la réunion ministérielle de l'Opep la semaine prochaine à Vienne, susceptible de se conclure par un nouvel accord d'encadrement de l'offre globale pour 2019.

ÉMERGENTS

Le peso mexicain est reparti à la hausse après trois séances de baisse face au dollar et la Bourse de Mexico, tombée lundi à son plus bas niveau depuis mars 2014, regagne plus de 1,7% après les déclarations du futur ministre des Finances sur sa volonté d'augmenter l'excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) l'an prochain.

L'entrée en fonctions samedi du nouveau président Andres Manuel Lopez Obrador et d'un gouvernement de gauche inquiète les investisseurs, qui craignent un relâchement de la discipline budgétaire.

(Édité par Marc Joanny)

par Marc Angrand