COPENHAGUE (Reuters) - Le ministère français des Affaires étrangères a jugé mardi "infondées" les demandes du Mali à l'égard des troupes danoises présentes sur son territoire au sein de Takuba, une force menée par la France pour appuyer les forces de sécurité locales dans la lutte antiterroriste.

Le Mali s'est déclaré "étonné", lundi, par le déploiement sur son territoire d'un contingent des forces spéciales danoises au sein de la force européenne Takuba. Il a déclaré que ce déploiement avait été opéré sans son consentement et sans tenir compte des protocoles en place, et il a demandé au Danemark de retirer immédiatement ses soldats.

Paris a fait savoir mardi qu'il menait des consultations avec ses partenaires, tandis que Copenhague a assuré que les troupes danoises déployées au Mali étaient présentes dans le pays sur la base d'une "invitation claire".

S'exprimant à Bruxelles, le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, a déclaré que les troupes danoises avaient été invitées, "comme toutes les parties prenantes de cette opération".

Selon son ministère, qui dit être en contact étroit avec Bamako, ces déclarations du gouvernement malien de transition créent une "incertitude considérable".

Dans un communiqué diffusé lundi sur son site, le ministère danois des Affaires étrangères a confirmé l'envoi d'environ 90 militaires, dont des membres des forces spéciales et des chirurgiens, au sein de Takuba.

Cette force, qui regroupe 14 pays européens, a pour mission de conseiller, d'assister et d'accompagner au combat des unités de l'armée malienne dans la lutte contre les groupes armés islamistes dans la zone des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso).

(Reportage Jacob Gronholt-Pedersen à Copenhague, Tiemoko Diallo à Bamako, John Irish à Paris; version française Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian, édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)