ACCRA, 3 juillet (Reuters) - Les dirigeants ouest-africains ont levé dimanche les sanctions économiques et financières pesant sur le Mali en réponse aux propositions des dirigeants militaires en place d'assurer une transition vers la démocratie en 24 mois.

Les sanctions avaient été mises en place en janvier lorsque la junte a annoncé ne pas vouloir organiser d'élections démocratiques le mois suivant comme initialement prévu.

Le président de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Jean Claude Kassi Brou, a dit en conférence de presse que les sanctions seraient immédiatement levées. Les frontières avec le Mali seront rouvertes et les diplomates régionaux pourront revenir à Bamako, la capitale.

"Cependant, les chefs d'Etat ont décidé de maintenir les sanctions individuelles et la suspension du Mali de la CEDEAO, jusqu'au retour du régime constitutionnel", a-t-il dit.

Le Mali est en défaut de paiement de 300 millions de dollars en raison des sanctions imposées par la CEDEAO. Il n'a donc plus accès aux marchés financiers régionaux ni aux banques centrales régionales.

Les membres de la CEDEAO, réunis à Accra, ont également accepté l'engagement de la junte qui a pris le pouvoir au Burkina Faso en janvier de rétablir l'ordre constitutionnel en 24 mois. Les sanctions économiques et financières imposées au Burkina Faso ont donc également été levées, a dit Jean Claude Kassi Brou.

Ils ont, en revanche, rejeté la proposition des auteurs du coup d'Etat guinéen de septembre dernier d'assurer une transition vers la démocratie en trois ans. Ils ont demandé à la junte guinéenne de proposer un nouveau calendrier d'ici la fin du mois de juillet, sous peine de sanctions économiques. (Reportage de Cooper Inveen et Christian Akorlie, version française Caroline Pailliez)