par Stefano Rebaudo

MILAN, 23 août (Reuters) - Le montant des dividendes distribués par les entreprises dans le monde entier devrait atteindre 1.390 milliards de dollars (1.190 milliards d'euros) cette année, montre lundi l'étude de Janus Henderson, qui a revu son estimation en légère hausse pour intégrer une reprise plus rapide que prévu.

Sa prévision du montant global des distributions de liquidités est ainsi relevée de 2,2% par rapport à la précédente et n'est plus inférieure que de 3% au plus haut atteint avant la pandémie de COVID-19.

Sous la pression des gouvernements et des autorités financières, les entreprises ont drastiquement réduit les versements de dividendes pendant la crise. Mais une forte reprise est actuellement en cours, avec une croissance des dividendes mondiaux de 26,3% au deuxième trimestre selon les données de la société de gestion.

La croissance sous-jacente, c'est à dire ajustée des paiements exceptionnels, des effets de changes, des effets calendaires et des modifications de la composition des indices, ressort à 11,2% sur avril-juin.

En rythme annuel, la croissance attendue pour 2021 est de 10,7%, ce qui équivaut à un rebond de 8,5% en données sous-jacentes.

Les dividendes des sociétés ayant repris leurs versements ont totalisé 33,3 milliards de dollars au deuxième trimestre et représenté les trois quarts de la croissance sous-jacente de la période, indique le rapport.

"Les dividendes mondiaux dans leur ensemble retrouveront probablement leur niveau d'avant la pandémie au cours des 12 prochains mois", a déclaré Jane Shoemake, gérante chez Janus Henderson.

La reprise actuelle "ne sera pas entravée par la faiblesse du système bancaire, comme ce fut le cas après la crise financière mondiale il y a dix ans", car les pouvoirs publics maintiennent leur soutien budgétaire et monétaire à l'économie, a-t-elle ajouté.

Le plafonnement des dividendes des banques a eu un impact significatif en 2020, le secteur représentant à lui seul la moitié de la baisse des paiements mondiaux.

La Banque centrale européenne a annoncé fin juillet qu'elle lèverait fin septembre les restrictions imposées aux banques sur lesquelles elle a autorité en matière de rachats d'actions et de dividendes.

Les banques de l'UE ont affiché une solide performance lors de tests de résistance réalisés par l'Autorité bancaire européenne, ce qui accroît leur capacité à distribuer une partie de leurs liquidités à leurs actionnaires.

Les entreprises américaines et canadiennes ont quant à elles poursuivi leurs versements pendant la première année de la pandémie, selon l'étude de Janus Henderson.

La flambée des prix des matières premières a favorisé les versements des groupes miniers tandis que les dividendes dans les secteurs de l'industrie et de la consommation discrétionnaire ont connu une embellie, précise Janus Henderson.

Les compartiments plus défensifs, comme les télécommunications, l'alimentation, le commerce alimentaire de détail, les produits ménagers, le tabac et la santé, ont enregistré des taux de croissance à un chiffre.

(Reportage Stefano Rebaudo, version française Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)