Les entreprises britanniques craignent que le renforcement des protections des salariés prévu par le gouvernement travailliste nouvellement élu ne rende plus risquée l'embauche de nouveaux employés, a déclaré dimanche la Confédération de l'industrie britannique (CBI).

Lors de sa campagne électorale, le parti travailliste s'est engagé à exiger des employeurs qu'ils offrent à tous leurs employés un congé parental, un horaire minimum garanti, des indemnités de maladie et une protection contre les licenciements abusifs. Le gouvernement prépare actuellement des propositions législatives spécifiques.

En vertu de la législation actuelle, le personnel employé depuis moins de deux ans peut être licencié sans que l'employeur n'ait à prouver qu'il a commis une faute ou qu'il n'a pas été performant.

Le CBI a déclaré qu'une enquête annuelle auprès des employeurs, menée avec l'agence de recrutement Pertemps, montrait que les petites entreprises craignaient qu'il devienne difficile de licencier les nouveaux travailleurs qui ne donnaient pas satisfaction.

"Alors que le gouvernement a déclaré que les entreprises pouvaient recourir à des périodes d'essai, la possibilité que les décisions prises à la fin de la période d'essai soient contestées devant un tribunal du travail a incité 75 % des personnes interrogées à se montrer plus prudentes avant d'embaucher de nouveaux employés", a déclaré Matthew Percival, directeur du CBI chargé de l'emploi et des compétences.

Selon le CBI, 62 % des employeurs s'attendent à ce que la Grande-Bretagne devienne un pays moins propice à l'investissement et aux affaires au cours des cinq prochaines années, avec une augmentation de 6 points de pourcentage par rapport à l'année dernière pour ceux qui s'attendent à ce que la situation devienne "bien pire".

Selon l'enquête menée auprès de 152 entreprises, dont les deux tiers sont des petites et moyennes entreprises, la réglementation de l'emploi constitue actuellement un problème pour 39 % des employeurs, mais 58 % d'entre eux s'attendent à ce qu'elle devienne un problème au cours des cinq prochaines années.

Le taux de chômage britannique est faible par rapport aux normes historiques (4,1 %), mais le parti travailliste a critiqué le précédent gouvernement conservateur pour avoir permis à la participation à la population active de chuter par rapport aux niveaux records atteints avant la pandémie.

Le parti travailliste souhaite faire passer le taux d'activité de 78,1 % à un niveau record de 80 % de la population en âge de travailler. Avant la pandémie, le taux atteignait 79,5 %.