par Laetitia Volga

Wall Street devrait ouvrir en hausse prudente tandis que les Bourses européennes progressent nettement vendredi à mi-séance, les espoirs sur la reprise économique étant une nouvelle fois privilégiés par les investisseurs malgré les craintes d'une aggravation de la pandémie de coronavirus.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en légère hausse au lendemain d'une séance marquée par la progression des banques avec l'assouplissement de la "règle Volcker".

À Paris, le CAC 40 gagne 1,79% à 5.006,61 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,25% et à Londres, le FTSE s'octroie 1,78%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 1,37%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,52% et le Stoxx 600 de 1,31%.

Les investisseurs européens gardent espoir dans la reprise de l'économie, un scénario conforté par Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, qui a estimé vendredi que le pire de la crise due à la pandémie était "probablement passé" pour la zone euro.

Les inquiétudes concernant l'augmentation des contaminations au coronavirus, notamment aux Etats-Unis, restent pourtant très fortes. Le Texas a ainsi dû suspendre son processus de déconfinement tandis qu'en Europe, les autorités portugaises ont reconfiné certaines zones dans la région de Lisbonne.

"Il y a une déconnection entre les chiffres sur la pandémie et la progression des actifs risqués et le recul de la volatilité. En même temps, nous n'avons jamais eu de réponse monétaire comme c'est le cas en ce moment", a déclaré Timothy Graf chez State Street Global Advisors.

Au programme macroéconomique, le marché suivra la publication aux Etats-Unis des revenus et dépenses des ménages pour le mois de mai ainsi que l'indice de confiance du consommateur de l'Université du Michigan.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

En Bourse, les banques américaines devraient repartir en baisse à l'ouverture après la décision de la Réserve fédérale de leur interdire les rachats d'actions au troisième trimestre et limiter les dividendes au vu des résultats de tests de résistance effectués sur 34 établissements financiers.

Dans les transactions avant l'ouverture du marché américain, JPMorgan, Citigroup, Bank of America, Wells Fargo et Goldman Sachs perdent entre 1,4% et 3,2%.

L'équipementier sportif Nike cède 3,2% après avoir publié une perte trimestrielle inattendue et un chiffre d'affaires inférieur aux attentes.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les progressions sectorielles les plus marquées reviennent au secteur de l'industrie (+2,35%) et des hautes technologies (+2,25%).

Celui du transport et du tourisme prend pour sa part 1,86%.

Air France-KLM s'adjuge 2,70% après l'obtention par sa branche néerlandaise, KLM, d'un prêt de 3,4 milliards d'euros grâce au soutien de l'Etat néerlandais.

IAG et EasyJet gagnent respectivement 2,82% et 2,27%, le gouvernement britannique travaillant à assouplir ses mesures de quarantaine pour les voyageurs en provenance de certains pays, a indiqué vendredi le ministre de l'Environnement.

A Francfort, Lufthansa abandonne en revanche 2,21%, cédant une partie de ses gains de la veille (+7,08%) après le feu vert de ses actionnaires au plan d'aide de neuf milliards d'euros négocié avec le gouvernement allemand.

Wirecard continue de chuter et cède 44,53%. Le titre du spécialiste du traitement des paiements au coeur d'un scandale comptable ne vaut plus que 1,96 euro, contre plus de 140 euros au plus haut fin avril.

A Paris, DBV Technologies chute de 17% après l'annonce d'un plan de restructuration en l'absence de réponse des autorités américaines sur son traitement de l'allergie aux arachides.

TAUX/CHANGES

Les rendements obligataires de référence sont quasiment stables, à -0,468% pour le Bund allemand à dix ans et 0,6741% pour les Treasuries de même échéance.

Sur le marché des changes, l'euro avance légèrement, à 1,1224 dollar, et en passe d'enregistrer un gain hebdomadaire après deux semaines dans le rouge.

Le dollar abandonne 0,15% face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Les cours du pétrole évoluent en hausse, portés par les signes de reprise de la demande mais les inquiétudes sur la crise sanitaire et la perspective d'une augmentation de la production américaine limitent les gains.

Le baril de Brent gagne 1,19% à 41,54 euros et le celui du brut léger américain 0,83% à 39,04 euros.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)