À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 2,55% (111,94 points) à 4.505,26 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,34% et à Francfort, le Dax a progressé de 3,13%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 2,6%, le FTSEurofirst 300 1,62% et le Stoxx 600 1,77%.

Alors que la France attend mardi la présentation du plan de levée progressive et partielle du confinement élaboré par le gouvernement, l'Australie, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et plusieurs Etats américains ont annoncé ou mis en oeuvre ces dernières heures des mesures visant à permettre la reprise de l'activité économique, ce qui tend à rassurer les investisseurs.

Parallèlement, la Banque du Japon (BoJ), avec un jour d'avance sur le calendrier prévu, a renforcé son soutien monétaire en déplafonnant ses achats d'emprunts d'Etat (JGB) et en triplant le montant de ses achats d'obligations d'entreprises et de billets de trésorerie ("commercial paper").

La Réserve fédérale et la Banque centrale européenne (BCE) se réunissent également cette semaine mais les observateurs sont divisés sur l'éventualité de nouvelles mesures après les multiples dispositifs d'urgence lancés depuis la mi-mars.

Les prochains jours seront aussi animés par la première estimation du PIB de la zone euro et des Etats-Unis et par des centaines de publications de résultats des deux côtés de l'Atlantique (173 rien que pour le S&P 500 américain, dont celles d'Apple, Microsoft, Facebook, Caterpillar, Amazon et Chevron).

PÉTROLE

Principale ombre au tableau encourageant de l'évolution des marchés, le pétrole retombe lourdement, rattrapé par les craintes de saturation des capacités de stockage aux Etats-Unis et de baisse prolongée de la demande, deux facteurs qui avaient précipité la semaine dernière la chute en territoire négatif du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).

Le contrat juin sur le WTI perd 27,74% à 12,24 dollars et le Brent 10,21% à 19,25.

VALEURS

Le secteur pétrolier européen est logiquement resté à la traîne des grands indices avec une hausse limitée à 1,03% en clôture alors que le compartiment du transport et du tourisme a pris 4,75%, celui de l'automobile 4,92% et celui des banques 3,88%.

Parmi les progressions les plus marquantes du jour, Lufthansa a gagné 10,45% en profitant des espoirs de renflouement par l'Etat allemand tandis qu'Air France-KLM, qui a pris jusqu'à 10,7% en séance, limite sa progression à 0,63% en clôture après les annonces de vendredi sur les quelque 11 milliards d'euros de prêts publics que lui ont consentis la France et les Pays-Bas.

La perspective de prêts importants à Renault a permis au groupe automobile de prendre 8,86%.

Dans l'actualité des résultats, Deutsche Bank a bondi de 12,68% après la publication de résultats trimestriels préliminaires bien supérieurs aux attentes.

A la baisse, Airbus a perdu 2,9% après l'envoi aux salariés du groupe d'un message du président exécutif, Guillaume Faury, leur demandant de se préparer à des réductions d'effectifs plus importantes qu'annoncé jusqu'à présent.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en territoire positif: le Dow Jones s'adjugeait 1,27%, le Standard & Poor's 500 1,39% et le Nasdaq Composite 1,32%.

LES INDICATEURS DU JOUR

En France, le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité a bondi de 7,1% en mars, soit de près de 250.000, l'instauration du confinement généralisé pour faire face à l'épidémie de nouveau coronavirus se traduisant par une hausse sans précédent des effectifs de la catégorie A, selon les données publiées par le ministère du Travail et Pôle emploi.

CHANGES

Le regain d'appétit pour le risque qui profite aux actions nuit au dollar, privé momentanément de son attrait de valeur refuge: l'indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence cède 0,34%.

L'euro en profite pour reprendre un peu du terrain perdu la semaine dernière et remonte autour de 1,0830 même si l'approche des décisions de la BCE limite ses fluctuations.

TAUX

Les rendements obligataires de référence sont orientés à la hausse, la remontée des actions détournant les investisseurs des emprunts d'Etat: celui du Bund allemand à dix ans a pris plus de deux points de base à -0,454% et son équivalent américain remonte de plus de cinq points à 0,6463%.

Les rendements italiens ont au contraire reflué, ce qui traduit le soulagement du marché après la décision de S&P sur la note souveraine de Rome. Le dix ans a cédé plus de 13 points à 1,755% et son écart (spread) avec le Bund est revenu sous 220 points de base, contre plus de 270 points au plus haut mercredi dernier.

(Marc Angrand)