es Etats-Unis ont étendu leur surtaxe sur les produits en provenance de l’UE, parmi lesquels, tous les vins tranquilles et spiritueux faits à base de vin, notamment le cognac. Ils seront soumis à des droits additionnels de 25%. “C’est un coup de massue qui frappe les exportateurs français”selon César Giron, président de la FEVS (Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France). 

En effet, il y a de quoi s’inquiéter puisqu’une précédente surtaxe de 25% leur avait déjà été infligée. Elle ne concernait que les vins titrant moins de 14% et exportés dans un contenant inférieur à deux litres. Mais les exportateurs français y avaient déjà laissé des plumes, puisque cela avait entraîné en 2020 une “baisse de 50 % des importations des produits français surtaxés aux États-Unis, par rapport à la même période un an plus tôt, soit une perte de chiffre d’affaires d’environ 600 millions d’euros pour les entreprises exportatrices françaises”. Cela constitue une baisse de 22% des parts de marchés des exportateurs Français sur le territoire américain. 

De plus ces sanctions, loin de ne pénaliser que les exportateurs français, mettraient également en difficultés les restaurateurs et petites entreprises américaines du secteur qui ont déjà été très impactées par la pandémie de Covid. "Cette initiative est un coup au corps porté aux entreprises américaines", a déclaré Ben Aneff. Une solution perdant-perdant donc. 

Cette sanction s’inscrit dans le cadre du différend commercial qui oppose Etats-Unis et Union Européenne au sujet d’Airbus. L’UE est accusée par les Etats-Unis de subventionner l’entreprise aux dépens de son principal concurrent, The Boeing Company. Selon les autorités françaises, les sanctions prendront effet le 12 janvier. Bruno Lemaire, Julien Denormandie, Franck Riester et Jean Baptiste Djebarri ont publié un communiqué de presse commun pour condamner cet acte “inacceptable” et “inamical”. Les Etats-Unis ne se conformeraient pas à la décision de l’OMC pourtant prise en leur faveur dans l’arbitrage de cette affaire, en appliquant des sanctions plus élevées que celles autorisées initialement. 

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Rémy Cointreau a souffert dernièrement, après l'annonce. Trop d'excès pendant les fêtes ?

Quoiqu’il en soit, l’annonce est prise très au sérieux chez les investisseurs. En effet, Jefferies estime que Rémy Cointreau est particulièrement exposé à cette mesure puisque le Cognac est un spiritueux produit à base de vin. La banque d’investissement estime que l’EBIT du groupe pourrait reculer de 6% suite à cette mesure, alors qu’il n’avait pas été affecté par les surtaxes initiales. Diageo, Pernod RIcard ou Davide Campari seraient moins affectés. 

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