PARIS, 28 avril (Reuters) - Les exportations françaises de blé vers l'Indonésie sont actuellement à l'arrêt en raison d'un blocage, que les exportateurs français interprètent comme une mesure de représailles à la surtaxation en France de l'huile de palme.

En Indonésie, premier producteur mondial de ce type d'huile, les autorités affirment que les importations françaises sont bien suspendues mais évoquent de simples questions de procédure et démentent tout lien avec la politique fiscale française.

A Paris, les députés ont voté le mois dernier le principe d'une nouvelle taxe sur l'huile de palme, dont la production accélère la déforestation et entraîne d'autres dégâts sur l'environnement selon les écologistes.

"La porte est désormais fermée, c'est vraisemblablement en relation avec le projet de taxer l'huile de palme", a déploré jeudi un exportateur français de blé.

Les exportateurs expliquent ne plus pouvoir obtenir les agréments nécessaires à l'exportation depuis qu'une nouvelle législation phytosanitaire est entrée en vigueur en Indonésie.

Paris a tenté de négocier un accord permettant de lever cet obstacle mais Djakarta, qui avait donné son aval technique en décembre, ne l'a pas signé.

Les importateurs indonésiens sont pourtant demandeurs de davantage de blé français, très compétitif actuellement sur le marché mondial.

L'Indonésie, comme la Malaisie - deuxième producteur mondial d'huile de palme -, avait officiellement protesté contre la taxe additionnelle votée en France et porté le sujet devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Mais, selon un responsable gouvernemental indonésien, un embargo décidé unilatéralement nuirait aux efforts diplomatiques déployés par Djakarta pour trouver une issue à la question. (Valérie Parent et Sybille de La Hamaide, Simon Carraud pour le service français)