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WASHINGTON, 13 juillet (Reuters) - Les arrestations d'étrangers en situation irrégulière en vue de leur expulsion débuteront ce week-end dans dix villes des Etats-Unis, a confirmé vendredi Donald Trump.

L'opération devrait viser des centaines de familles, dans dix villes, qui font déjà l'objet d'un avis d'expulsion mais qui n'ont pas encore quitté le pays.

"Nous nous focaliserons autant que possible sur les criminels", a assuré le président lors d'une conférence de presse.

Lors d'une semaine type, les services de contrôle d'immigration et des douanes (ICE) arrêtent des milliers de migrants clandestins, selon les données gouvernementales. La plupart des arrestations se font sans avis préalable.

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration une pièce maîtresse de sa campagne pour sa réélection en 2020, avait reporté son projet de deux semaines fin juin, le temps de chercher un compromis avec le Parti démocrate, majoritaire à la Chambre des représentants.

Les maires de plusieurs des villes concernées, presque tous démocrates, ont fait savoir qu'ils refuseraient de coopérer avec les agents de l'Immigration and Customs Enforcement, chargés des expulsions, et ont mis en place des lignes d’assistance téléphoniques permettant aux migrants de connaître leurs droits.

Les parlementaires démocrates ont également cherché à informer les immigrants de leurs droits en leur conseillant de ne pas ouvrir leur porte aux services de l'ICE, sauf si les agents se présentent avec un mandat délivré par un tribunal, et de ne rien dire ou signer sans la présence d'un avocat.

Lors d'une audition à la Chambre des représentants vendredi, certains démocrates ont dit craindre que les prochaines arrestations ne conduisent à la séparation d'un plus grand nombre d'enfants migrants de leurs familles.

Trump a envoyé vendredi le vice-président Mike Pence visiter les centres de détention de McAllen, au Texas, accompagné de journalistes, à qui on a généralement refusé l'accès aux personnes détenues.

Mike Pence s'est rendu dans un établissement surpeuplé dans lequel près de 400 hommes sont détenus, derrière des clôtures métalliques, et où certains dorment à même le sol, sur du béton.

L’administration Trump fait pression sur les gouvernements du Mexique et de plusieurs pays d’Amérique centrale pour endiguer le flux de migrants à la frontière sud des Etats-Unis.

Le président doit s'entretenir lundi à la Maison blanche avec son homologue guatémaltèque, Jimmy Morales, où les questions migratoires et de sécurité seront abordées.

Morales pourrait signer un accord octroyant le statut de pays tiers sûr au Guatemala, ce qui empêcherait beaucoup d’entre eux de faire une demande d'asile aux États-Unis, selon des responsables des deux parties. (Nandita Bose, avec Mica Rosenberg, Matthew Lavietes et Jonathan Allen à New York, Stefanie Eschenbacher à Mexico; Jean-Philippe Lefief et Arthur Connan pour le service français)