BARI, Italie, 12 mai (Reuters) - Une réunion de deux jours des responsables financiers du Groupe des sept s'ouvre vendredi en Italie, et l'Europe, le Japon et le Canada espèrent à cette occasion se faire une idée plus précise des politiques du président américain Donald Trump.

Le programme officiel des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7, arrivés jeudi à Bari, est centré sur les inégalités, la réglementation fiscale internationale, la cyber-sécurité et la lutte contre le financement du terrorisme.

Cependant, certains participants prévoient de sonder le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, sur des sujets où Trump menace de briser le consensus : le protectionnisme et la lutte contre le réchauffement climatique.

"Ce sera une nouvelle occasion d'apprendre ce que pense et prévoit le gouvernement américain", a déclaré un responsable du G7 lors d'une conférence de presse des délégations nationales cette semaine.

Lors d'une rencontre du G20 en mars en Allemagne, les ministres des Finances et banquiers centraux des pays du groupe n'ont pas pu, à cause des Etats-Unis, dégager une position commune sur le protectionnisme et le commerce international.

La Maison blanche a annoncé en outre que Donald Trump ferait connaître sa décision concernant le retrait ou non des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat après le sommet des dirigeants du G7 qui se tiendra en Sicile les 26 et 27 mai.

Un porte-parole du département du Trésor américain a assuré que Mnuchin informerait ses homologues des plans du président pour réformer le code fiscal et alléger la charge d'impôts des entreprises.

Signe des tensions sur la question du protectionnisme, aucune discussion formelle n'est prévue sur le commerce, ont précisé des responsables italiens. La question devrait toutefois émerger lors de discussions bilatérales, a assuré le porte-parole du Trésor américain.

LA GRÈCE AU MENU

La déclaration finale du sommet va renouveler une mise en garde contre les dévaluations compétitives, comme au sommet du G20 de mars, selon des responsables italiens.

Vendredi matin, les discussions s'ouvriront sur la Grèce, en vue de la réunion du 22 mai des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) qui doivent valider l'accord sur les réformes conclu début mai.

Les créanciers d'Athènes, notamment la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, qui favorise l'adoption rapide de mesure d'allègement de la dette, seront à Bari.

Les discussions sur la Grèce seront suivies d'une réunion sur la "croissance inclusive" et la lutte contre les inégalités, un thème particulièrement mis en valeur par l'Italie.

Lors d'une rencontre bilatérale jeudi, le ministre des Finances italien, Pier Carlo Padoan, a cherché à rassurer son homologue américain sur l'état des banques italiennes, a rapporté un responsable italien présent lors de l'entretien.

Les banques italiennes cumulent quelque 350 milliards d'euros de créances douteuses, un tiers du total de la zone euro. (David Lawder et Silvia Aloisi; Julie Carriat pour le service français)