(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)
    PARIS, 25 juin (Reuters) - Les flux d'investissement sur les
fonds d'investissement collectif au cours de la semaine au 20
juin ont reflété à la fois les perspectives de normalisation des
politiques monétaires et la divergence de trajectoires entre les
économies européenne et américaine, montre une étude
hebdomadaire publiée vendredi par Bank of America Merrill Lynch
Global Research.
    Le resserrement progressif des politiques monétaires par les
grandes banques centrales a entraîné des dégagements massifs de
12,9 milliards de dollars (11,06 milliards d'euros) sur les
fonds investis en actions, toutes zones géographiques
confondues, selon cette étude qui reprend des données d'EPFR
Global, société de recherche spécialisée dans le suivi des flux
de souscription des grandes sociétés internationales de gestion.
    Les injections massives de liquidités réalisées par les
banques centrales après la grande crise financière de 2008 pour
conjurer les risques de déflation sont considérées comme l'un
des facteurs qui ont alimenté la hausse des actifs risqués. 
    Mais les fonds obligataires, pénalisés par les anticipations
de remontée des taux qui pèsent d'autant plus sur la
valorisation des emprunts que leur échéance est longue, ont
aussi subi des dégagements, à hauteur de 5,9 milliards de
dollars, les sorties nettes les plus élevées en 18 semaines. 
    Les fonds dédiés aux métaux précieux, l'or principalement,
ont subi des rachats à hauteur de 800 millions de dollars, les
retraits hebdomadaires les plus élevés depuis décembre 2016. 
    Les phases de remontée des taux sont traditionnellement
défavorables au métal jaune, actif qui n'offre pas d'autre
rémunération que l'éventuelle appréciation de son cours. 
    Au sein des fonds actions, ceux dédiés aux valeurs
européennes ont continué de subir des sorties massives, à
hauteur de 2,7 milliards de dollars sur la période, tandis que
ceux investis en valeurs américaines ont bénéficié d'une
septième semaine consécutive d'entrées nettes, reflet du
décalage conjoncturel entre des Etats-Unis au beau fixe et une
Europe en plein trou d'air. 
    Les fonds en actions émergentes, pénalisés par les
inquiétudes liées au renchérissement des coûts de financement en
dollar avec la hausse des taux d'intérêt américains et
l'appréciation du dollar, ont enregistré 5,1 milliards de
dollars de rachats, le montant hebdomadaire le plus élevé depuis
novembre 2016. 
    Les rachats sur les fonds en actions japonaises ont totalisé
1,8 milliard de dollars sur la période. 
    Sur l'obligataire, les fonds en dette émergente ont connu
une neuvième semaine consécutive de sorties nettes (-1,7
milliard de dollars) tandis que les fonds dédiés aux obligations
à haut rendement ont subi une septième semaine consécutive de
dégagements (-1,4 milliard de dollars).  
    
    Souscriptions(+)/Rachats(-) nets par grandes catégories de
fonds (en milliards de dollars):
 
                        Semaine au 20       2018
                            juin         
 Actions                    -12,9         +133,45
                                         
 Obligataires               -5,8           +47,44
                                         
 Monétaires                -69,42          -90,42
                                         
 Matières premières         -0,98           5,30
                                         
 
    

 (Marc Joanny, édité par Marc Angrand)