Le sommet inaugural, à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, le Forum international des fonds d'investissement souverains (IFSWF) a réuni 20 fonds, parmi lesquels se trouvaient des poids lourds venus de Chine, du Koweit, de Libye ou de Norvège mais aussi des institutions plus modestes créées au Timor oriental ou au Botswana.

Les fonds souverains du monde entier représentent au total 3.000 milliards de dollars (2.000 milliards d'euros environ) d'actifs financiers issus pour une bonne part des recettes pétrolières ou d'autres exportations de matières premières.

"Nous avons confirmé des progrès dans l'application des Principes de Santiago. Dans ce contexte, nous saluons les efforts et les engagements multilatéraux en faveur du maintien de l'ouverture des frontières des pays destinataires et du maintien de flux d'investissement aussi ouverts que possible", a déclaré lors d'une conférence de presse David Murray, président du Forum.

"Nous saluons les efforts internationaux visant à maintenir des politiques de soutien budgétaire, monétaires et au secteur financier jusqu'à ce qu'une reprise durable soit assurée", ont dit les fonds dans un communiqué.

Parmi les participants au sommet figuraient des représentants de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de l'OCDE. La prochaine réunion de ce type est prévue en mai 2010 à Sydney.

BÉNÉFICES RÉCIPROQUES

Avant la crise, les fonds souverains ont souvent été confrontés à une vive opposition de certains pays dans lesquels il souhaitaient investir, qui les soupçonnaient d'être motivés davantage par des considérations politiques qu'économiques.

Mais, la crise du crédit ayant asséché de nombreuses sources de liquidités comme les "hedge funds" ou les fonds de capital-investissement, ces institutions sont désormais accueillies plus chaleureusement dans les pays développés.

Et ce sont aujourd'hui les fonds souverains qui appellent les pays hôtes à faire des efforts de transparence.

"L'IFSWF s'accorde pour encourager les pays destinataires à continuer de rendre plus transparents et non-discriminatoires leurs régimes d'investissement, à éviter le protectionnisme sous toutes ses formes et à promouvoir un environnement d'investissement constructif et mutuellement profitable", dit le communiqué.

Martin Skancke, directeur général du département de la gestion d'actifs au ministère norvégien des Finances, et à ce titre responsable du fonds souverain du pays, qui gère la manne pétrolière, a expliqué que la demande importante de capitaux à long terme reflétait en partie la meilleure acceptation des fonds souverains par les pays destinataires.

"Un climat d'investissement ouvert bénéficie à tout le monde. Nous profitons du fait de disposer d'un accès; les pays destinataires profitent d'un accès à des financements de la part d'investisseurs institutionnels, qui peuvent apporter des capitaux à long terme alors que le contexte donne la priorité au financement à court terme", a-t-il dit à Reuters après la réunion.

L'IFSWF s'est également engagé à appliquer les "Principes de Santiago", un code de bonne conduite volontaire adopté il y a un an. Ces principes prévoient entre autres la publication d'un rapport annuel et de points réguliers sur les performances et les investissements du fonds.

Natsuko Waki, version française Marc Angrand