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KYIV, 24 juin (Reuters) - L'Ukraine a annoncé vendredi le
retrait de ses troupes de la ville de Sievierodonetsk, théâtre
de semaines de bombardements et de combats, un revers important
depuis le début de la guerre le 24 février.
Les troupes ont reçu l'ordre de se déplacer vers de
nouvelles positions, a déclaré Serhiy Gaïdaï, le gouverneur de
la province, sans donner plus de détails.
"Rester sur des positions réduites en pièces pendant de
nombreux mois, juste pour le plaisir d'y rester, n'a pas de
sens", a-t-il ajouté à la télévision.
"À bien des égards, c'est là que se décide le sort du
Donbass", a récemment déclaré le président ukrainien Volodimir
Zelensky à propos de Sievierodonetsk.
"Nos forces ont dû se retirer et effectuer une retraite
tactique parce qu'il n'y avait essentiellement plus rien à
défendre là-bas. Il n'y avait plus de ville et, deuxièmement,
nous ne pouvions pas leur permettre d'être encerclées", a
déclaré Oleksander Moussiyenko, un analyste militaire basé à
Kiev.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro
Kouleba, a minimisé l'importance de la perte éventuelle d'autres
territoires dans le Donbass.
"Poutine voulait occuper le Donbass au 9 mai. Nous sommes le
24 juin et nous nous battons toujours. Battre en retraite après
quelques batailles ne signifie pas du tout avoir perdu la
guerre", a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal
italien Corriere della Sera.
Le ministre s'est néanmoins montré pessimiste quant aux
perspectives de pourparlers de paix à court terme.
"Seule notre victoire militaire convaincra la Russie de
s'engager dans des négociations de paix sérieuses. Les armes
sécuriseront la voie diplomatique", a dit Dmytro Kouleba.
Kiev est toujours ouvert à l'idée d'une rencontre entre les
deux présidents, au cours de laquelle "chaque point serait
soumis au dialogue", a-t-il déclaré.
Le ministre a également réitéré les appels de Kiev à
recevoir davantage d'armes de la part des Occidentaux, notamment
des lance-roquettes et des canons, ainsi que davantage de
munitions.
(Reportage Reuters; rédigé par Michael Perry et Angus MacSwan;
version française Alizée Degorce, édité par Kate Entringer et
Sophie Louet)