Lausanne (awp/ats) - L'association romande des hôteliers ne cache pas sa colère. Les hébergeurs commerciaux clandestins, comme Airbnb, doivent être soumis aux mêmes réglementations. L'égalité de traitement est "fondamentale", selon l'ARH qui en appelle aux autorités.

La plateforme de réservations n'est pas "un ennemi", souligne jeudi l'Association romande des hôteliers (ARH) dans un communiqué. La concurrence est bienvenue pour autant qu'elle soit loyale.

Or l'égalité de traitement entre hôteliers et hébergeurs clandestins n'est pas respectée. L'ARH a dressé la liste des différences qui font problème: ces loueurs ne paient ni impôt sur leurs revenus, ni TVA, ni taxe de séjour. Ils ne remplissent pas de fiches d'arrivée et ne sont pas soumis aux normes anti-feu.

Et ce n'est pas un problème "marginal", assure l'association. En Suisse, Airbnb compte plus de 35'000 biens à louer et près de 95'000 lits, alors que l'hôtellerie dénombre 275'000 lits. L'évolution qui s'est faite en 10 ans est "phénoménale", relève l'association.

Pour faire respecter l'égalité de traitement, l'ARH demande aux autorités politiques des cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel et Jura de soumettre les hébergeurs commerciaux clandestins aux législations et réglementations en vigueur.

Et la vague ne s'arrête pas aux seuls cantons de montagne ou aux grandes villes, avertit l'ARH. Pour le canton de Vaud par exemple, la proportion de lits Airbnb atteint déjà 40% de la capacité hôtelière traditionnelle. Pour Fribourg, c'est 34%, Neuchâtel 33% et le Jura 19%, précise le communiqué de l'association.

De plus, de nombreuses sociétés gravitent déjà autour de ces hébergeurs, qu'il s'agisse de l'accueil ou du nettoyage. Le personnel de ces entreprises est-il rémunéré selon la Convention collective que l'hôtelier doit respecter, s'interroge l'ARH.

ats/jh