Washington (awp/afp) - Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées, mi-novembre aux Etats-Unis, à leur plus bas niveau en plus d'un demi-siècle, une forte baisse poussée par des facteurs saisonniers, mais qui confirme la reprise robuste du marché du travail américain.

Du 14 au 20 novembre, 199.000 personnes se sont inscrites au chômage pour recevoir une allocation, selon les données publiées mercredi par le département du Travail, à la veille de la fête Thanksgiving.

Il faut remonter au 15 novembre 1969 pour retrouver trace d'un chiffre aussi bas dans les statistiques du pays.

"Ce niveau est passé en dessous de la moyenne de 218.000 en 2019, ce qui est un signal positif pour le marché du travail", note Rubeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.

La baisse a, cependant, "peut-être été exagérée par des facteurs d'ajustement saisonniers", souligne Gregory Daco, économiste pour Oxford Economics, avertissant d'un possible "rebond dans les semaines à venir".

L'économiste Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics, s'attend ainsi à voir 250.000 inscriptions la semaine prochaine, mais assure que "la tendance est clairement à la baisse", anticipant un retour durable au niveau pré-pandémique d'environ 210.000 par semaine, "au début de l'année prochaine".

Au total, 2,4 millions d'Américains touchaient une allocation chômage début novembre, tous programmes confondus, selon les données les plus récentes également publiées mercredi. C'est 750.000 de moins que la semaine précédente.

Meilleures conditions

Les employeurs peinent toujours à recruter, notamment pour les postes les moins bien payés, et les entreprises jouent les enchères pour attirer les candidats, proposant des salaires plus élevés et de meilleures conditions.

L'activité économique reste également perturbée par les difficultés mondiales d'approvisionnement, qui commencent seulement à se résorber.

Les commandes de biens durables ont de nouveau reculé en octobre aux États-Unis, pour le deuxième mois d'affilée, lestées par les commandes d'avions en baisse. Mais les commandes ont rebondi dans le secteur automobile, très touché par les pénuries de semi-conducteurs.

Les commandes se sont élevées à 260,1 milliards de dollars, en baisse de 0,5% par rapport à septembre, selon les données publiées mercredi par le département du Commerce.

Hors transport toutefois, la tendance est positive, puisque les nouvelles commandes ont augmenté de 0,5%. Hors défense, la hausse est de 0,8%.

Tout cela a fait grimper les prix aux Etats-Unis, où l'inflation est au plus haut depuis 30 ans. L'indice PCE, utilisé par la banque centrale américaine (Fed), a augmenté de 5% sur un an en octobre, au plus haut depuis 31 ans.

Un autre mesure, l'indice CPI, avait montré une accélération en octobre, à 0,9% sur un mois, et 6,2% sur un an, la plus forte hausse depuis novembre 1990.

Inflation: inverser la tendance

La Maison Blanche s'en inquiète et Joe Biden a récemment assuré que sa "priorité absolue" était d'"inverser la tendance de l'inflation", qui "fait mal au portefeuille des Américains".

De nombreuses entreprises ont relevé les tarifs de leurs produits, en répercussion à ces coûts plus élevés. Même la populaire chaîne de magasins Dollar Tree vient d'annoncer que le prix de ses articles ne serait plus de 1 dollar, mais de 1,25 dollar.

Pour tenter d'enrayer cette tendance, et abaisser les coûts de l'essence qui flambent, Washington a aussi annoncé mardi, dans une alliance de circonstance inédite, que les Etats-Unis et d'autres pays, puiseront dans leurs réserves stratégiques de pétrole.

Les prix élevés de l'essence sont d'autant plus sensibles à la veille de la fête de Thanksgiving, pour laquelle les Américains vont parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres, pour déguster en famille la traditionnelle dinde.

Quant à la croissance américaine, elle a ralenti un tout petit peu moins que prévu au troisième trimestre, a précisé mercredi le département du Commerce, à 2,1% en rythme annuel au lieu de 2% annoncés auparavant. Elle avait atteint 6,7% au deuxième trimestre.

afp/al